Infrastructures énergétiques : le groupe pétrolier Perenco va construire une centrale à gaz de 100 MW

Mardi 5 Mars 2019 - 14:12

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L'engagement de l'opérateur français a été pris dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’urgence de cents jours du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshimombo, rendu public le 2 mars à Kinshasa.

Le groupe pétrolier Perenco veut apporter sa contribution au plan d'urgence du chef de l'Etat qui comporte de nombreuses priorité, dont l'amélioration de l'accès de la population à l'énergie électrique. La centrale électrique qu'il entend construite au cours des cent prochains jours fonctionnera à partir du gaz provenant soit de ses concessions, soit des concessions environnantes. L’on parle d’une centrale dotée d’une capacité initiale de 100 MW avec une possibilité de passer au double, soit 200 MW ou plus, sur une période de vingt ans. Il est prévu que cette électricité soit vendue à des acheteurs privés et à l’opérateur national. En effet, la Société nationale d'électricité (Snel) fournit déjà le tiers du courant électrique consommé à Muanda, la capitale congolaise du pétrole.

Ce projet sera mis en œuvre en partenariat avec l’Etat congolais. Il présente quelques avantages indiscutables, notamment l’amélioration du mix énergétique et la disponibilité d’une source d’énergie non dépendante des conditions météorologiques. Il s’agit d’un aspect très important au regard de l’avantage certain à tirer si l’on se réfère, par exemple, aux difficultés de maintenir une fourniture normale d’électricité pendant la période de décrue du fleuve Congo.

Beaucoup d’analystes espèrent aussi une réduction progressive de l’importation du courant électrique en provenance des pays voisins, une réalité dans le secteur minier de l’ex-Katanga. Par ailleurs, l'effet très attendu est la valorisation des ressources gazières jusque-là très peu exploitées sur l’étendue du territoire national malgré des potentialités réelles. Les connexions possibles entre la cité pétrolière de Muanda et Inga ne sont pas à exclure, ainsi que la possibilité de booster des vieux projets dormants comme le Port en eau profonde de Banana. Enfin, il est difficile d’éluder tout l’espoir que le projet suscite auprès des sociétés minières et les cimenteries du Kongo central en raison des opportunités de consolider les investissements.      

La grande question reste l’impact socio-économique direct d’un tel projet. Il est envisagé des investissements de l’ordre de cent quatre-vingts millions de dollars américains par an. Bien entendu, la recrudescence des activités sera une source de revenus au titre des participations de l’Etat, des participations à la Snel, des paiements d’impôt sur le bénéfice, etc. Avec une puissance de 100 MW, les revenus de l’État vont passer à quarante millions de dollars américains. Le cas échéant, ils pourraient carrément doubler si la puissance passe à 220 MW sur une période de vingt ans.

Laurent Essolomwa

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