Infrastructures routières : 18 234 km de routes construites en 60 ans

Vendredi 14 Août 2020 - 13:15

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Le réseau routier national a connu une expansion remarquable du nord au sud. De 5000 km dans les années 60, il a atteint la barre des 23.234 km en 2020. Soixante ans après, le pari de garantir la libre circulation des personnes et des biens sur toute l’étendue du pays n’est pas gagné d’avance. Regard rétrospectif sur l’histoire du secteur routier au Congo.

Jeune République, le pays a hérité des infrastructures routières rappelant les vestiges du passé colonial. Pendant les 20 premières années, le bilan du secteur routier est négatif. Impossible de circuler dans des zones couvertes par la forêt inondée, baignée par la vasière. Cette situation caractérisée par le vieux schéma abandonné par les colons avait comme base un chemin de fer construit pour l’évacuation des matières premières vers la métropole, partant de la côte atlantique à Pointe-Noire au fleuve Congo. Brazzaville étant l’ancienne capitale de l’Afrique équatoriale française jouait le rôle de point de transit et de rupture de charges.

Face à ce triste décor, un effort sans précédent a été fait dans le domaine des routes après cette période, pour renverser la tendance. Le Congo se lance ainsi dans une phase de construction avec le démarrage de plusieurs programmes d’envergure. C’est alors que commence le vaste chantier du développement des infrastructures routières.

Pour s’affirmer, le pays entame progressivement des chantiers, au prix de quelques sacrifices et efforts consentis. Ces initiatives ont donné naissance au programme le plus remarquable, le plan quinquennal de développement de 1982 à 1986. Il fut élaboré après un diagnostic exhaustif de la situation économique du pays. Dans cette optique, une part importante a été accordée au ministère chargé des Travaux publics pour la construction des infrastructures routières, aérodromes, ponts et ports.

Environ 3.000 km de routes bitumées

Chemin faisant, le décor du paysage routier national se transforme. Ainsi, le réseau routier national qui était de l’ordre de 5000 km, dont 42 km 800 de routes bitumées entre 1953 et 1959, est passé à environ 17.300 km dont 487 km 550 de nouvelles routes bitumées de 1960 à 1979. De 1980 à 1999, ce linéaire est passé à 20000 km, dont 732 km 900 de nouvelles routes bitumées.

Depuis l’an 2000, le gouvernement inscrit ce secteur dans sa ligne directrice avec la poursuite de l’entretien routier porté par l’aménagement et le bitumage des routes en vue d’améliorer, tant soit peu, le quotidien de la population. Au regard de ces efforts, le réseau routier compte 23.234 km dont 1826 km de routes revêtues au 15 août 2020.

Actuellement, le réseau routier national bitumé est de 3089 km 250. Il est constitué de 15 routes nationales de 5.604 km, de 33 routes départementales d’un total de 2.650 km et de plusieurs routes de desserte rurale d’un linéaire de 14.980 km.

En dépit de ce bilan sur la réalisation des infrastructures routières de 1960 à 2020, le tableau reste peu reluisant en raison des réalités que rencontre aujourd’hui le réseau routier congolais. Selon le ministère de l’Equipement et de l’Entretien routier, « ce réseau aurait pu être considéré comme relativement dense si son niveau de service était satisfaisant ». Une note qui justifie la réalisation en cours des travaux dits d’urgence, sur l’ensemble du territoire national.

Facteur incontestable de développement, la route congolaise est devenue, à quelques endroits, l’ombre d’elle-même, faute d’entretien, malgré la volonté politique de développer davantage le réseau routier. La dégradation avancée de la Route nationale n°2 en était une parfaite illustration, avant le démarrage des travaux de réhabilitation il y a peu.

Une réalité qui déteint, au long des ans, le paysage routier national et met ainsi en branle tous les efforts consentis pour hisser le Congo au rang des pays dotés d’infrastructures de qualité. Fort de cette réalité, le gouvernement a pris des initiatives pour non seulement améliorer le réseau routier, mais aussi de l’étendre.

L’entretien routier reste de mise

Pour mettre fin au spectre de dégradation des routes, le gouvernement mène actuellement des actions aux fins de garantir la libre circulation des personnes et des biens, dans un élan de poursuite du désenclavement de l’arrière-pays.

Au vu de cet engagement, le chantier routier reprend son cours. En difficulté de ressourcement du Fonds routier, le gouvernement n’a eu de choix que de nouer des partenariats avec les sociétés forestières afin de poursuivre les chantiers en cours, ou à l’arrêt. De ce partenariat nait, entre autres, la route dite des forestiers, voie de contournement de la RN1 et de la RN2, dans le but de préserver les actifs routiers nationaux.

Aussi, le Premier ministre Clément Mouamba a lancé, le 6 juin dernier, les travaux du programme pluriannuel de construction des ponts sur l’ensemble du territoire national. Un premier ouvrage de franchissement, construit sur financement de l’Etat congolais, a été inauguré le 8 août dernier à Louamba, dans la Bouenza. Ce pont fait la jonction entre les districts de Kayes et de Boko Songho. Le pont sur la Louamba « enlève l’obstacle majeur qui empêchait la liaison quotidienne entre les populations des districts de Boko songho et de Kayes. Cet ouvrage entre dans le cadre de l’action gouvernementale de désenclavement des localités du pays, et d’appui au développement agricole », avait rappelé le ministre de l’Equipement et de l’Entretien routier, Emile Ouosso, à l’occasion de sa mise en service officielle.

Des travaux de réparation des ponts route-rail sur les rivières Niari et Louesse à Makabana ont également été inscrits au nombre des réalisations, dans le cadre des travaux dits d’urgence.

Désormais, un nouvel horizon s’ouvre avec la réouverture, l’aménagement et la réhabilitation de certaines routes fortement dégradées. Mais un souci demeure. Le ressourcement en permanence du Fonds routier, condition sine qua non pour poursuivre cette action. Une norme difficile à garantir en raison de l’instabilité économique et financière qui ne cesse d’entraver la bonne « marche vers le développement ». Pour ainsi dire, la construction de la route n’est pas une réalisation accomplie, mais un travail en perpétuel devenir.

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Route en terre dans le département de la Lékoumou Photo2: La route route dans la Sangha Photo 3: la route Ketta-Ntam

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