Innovation : Semaine scientifique et technologique à Brazzaville

Samedi 26 Avril 2014 - 3:03

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La rencontre des hommes de science organisée du 14 au 18 avril à l’auditorium des Affaires étrangères et de la Coopération a donné lieu à plusieurs actvités, notamment le Congrès panafricain d’éthique et de bioéthique, l’assemblée générale de l’Academie des sciences, la réunion des ministres de la Science et de la Technologie, le lancement officiel du prix Denis-Sassou-N’Guesso pour l’innovation et l’exposition des œuvres créatives des scientifiques, inventeurs et innovateurs

La Semaine de la science, de la technologie et de l’innovation a été organisée par l’Union africaine et le ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation dirigé par Bruno-Jean-Richard Itoua. Elle avait pour objectif de contribuer à l’émergence du Congo et de l’Afrique par la promotion du leadership des jeunes dans le développement de la science, de la technologie et de l’innovation.

Les travaux ont  été ouverts par le ministre d’État Florent Ntsiba représentant le président de la République du Congo, Denis Sasou-N’Guesso. Durant cinq jours, cette rencontre a été ponctuée de plusieurs allocutions, accompagnée du rythme de la musique d'artistes. Le ministre Florent Ntsiba a fait des éloges à la science en citant des pensées de philosophes et d'artistes relatives à la science. Par exemple, celle de Francis Bacon : « On ne commande à la science qu’en lui obéissant. »

Au cours de l’atelier de mise en place du forum d’éthique de l’Afrique centrale du Congrès panafricain d’éthique et de bioéthique (Copab), les travaux ont été axés sur les organes, les textes et instruments de régulation en éthique dans la zone. Pour le président de la Copab, le Pr. Pierre Effa, l’intégration  de cet atelier à la Semaine scientifique a offert l'opportunité de l’installation de plateformes africaines d’éthique. Elle a permis également d’inaugurer le débat des scientifiques en vue de l’émergence en Afrique d’une humanité avancée à travers la maîtrise du développement de la science, de la technologie et de l’innovation sur le socle de valeurs humaines fondamentales et universelles, creuset du vivre ensemble de la communauté internationale, et la construction de la paix et du développement pérennes pour tout le continent.

Pour l’Académie africaine des sciences (AAS), dirigée par le Pr. Ahmadou Lamine-Ndiaye, cette  semaine a été l’occasion de procéder à la nomination de nouveaux membres, de désigner le président Denis Sassou-N’Guesso membre honoraire de l’Académie et ambassadeur africain de la science, de la technologie et de l’innovation, ainsi qu’à la remise du prix Olessegun-Obasanjo au chercheur sud-africain le Pr. Vinsf Pillay.

La réunion des ministres en charge de la Science et de la Technologie (Amcost), dont la présidence est assurée par le ministre congolais Bruno-Jean-Richard Itoua, a permis d’exminer et d'approuver pour les dix prochaines années la stratégie africaine pour la science, la technologie et l’innovation (Stisa 2024) en vue de son adoption par les chefs d’État de l’Union africaine. Le commissaire aux ressources humaines à la science et à la technologie de l’Union africaine, Martial-Paul Ikonga, a rappelé la vision de l’Union africaine pour une afrique émergente.

Les objectifs de la Semaine scientifique qui convergent avec celle de l’Unesco sur la priorité Afrique n’ont pas laissée indifférente la représentante de l’Unesco par intérim en République du Congo, Ana-Elisa Santana-Afonso, qui a formulé pour les participants des recommandations afin de transformer la semaine scientifique en 365 jours par an en faveur de la promotion de la science, de la technologie et de l’innovation. Elle a souligné que la  stratégie opérationnelle de l’Unesco sur la priorité Afrique indiquait : « Accroître la part de l’Afrique dans la production scientifique mondiale est un défi majeur si le continent veut être un participant actif au marché mondial. Il est aujourd’hui impératif pour les pays africains de promouvoir la production et la reconnaissance des connaissances et savoirs par les Africains ainsi que la valorisation des savoirs et systèmes de reconnaissance endogènes liant culture et développement. » Elle a, par ailleurs rappelé que l’apport et le soutien de l’Unesco à l’Union africaine de placer les sciences, les technologies et l'innovation étaient au cœur du développement du continent. La directrice chargée de la politique scientifique et du renforcement des capacités, Lidia Brito, a, elle, assuré vouloir rapprocher le  continent africain et l’Amérique latine et les Caraibes en matière de sciences, de technologie et d’innovation.

Notons que cette semaine est la deuxième du genre au Congo après celle de 1987, renouvelée en 2005.

Un vernissage d'œuvres d'hommes de science

L’exposition a consisté à faire valoir le savoir-faire des scientifiques, chercheurs et innovateurs. Ce vernissage a donné l’occasion au ministre de tutelle, Bruno-Jean-Richard Itoua et à la délégation de l’Union africaine de visiter les stands de  la noix de cola d’Impfondo, de son nom scientifique le Carapa procera ; de l’énergie solaire : lampadaire au système photovoltaïque avec robot arrêté et allumage automatique ; de santé et nature ; de médecine traditionnelle intégrale ; de santé naturelle ; et le groupe de producteur ruraux des chips de Brazzaville.

Sur place, le Dr. Dorothée Sianard a expliqué l’utilité de la noix de cola d’Impfondo. C’était une plante consommée à Brazzaville autrefois, aux vertus controversées. Selon elle, cette plante riche en vitamine E est très importante pour la peau. Sur la base de cette noix d’Impfondo sont fabriquées des crème de jouvence, des savons avec ou sans glycérine, des détergents, des pommades ainsi que des huiles. Le Carapa procera est également utilisé dans le traitement des hémorroïdes, des rhumatisme et des crampes. Selon les chercheurs, la plante et ses composantes ont été brevetées, elle en est à la phase finale de son autorisation de mise sur le marché.

Au terme de la visite des stands, le ministre Bruno-Jean-Richard Itoua a expliqué que ces échantillons de produits, comme les jus de fruits, pour la santé, le ménage à la maison, les compotes, les petites mécaniques sans courant électrique, permettaient aux Congolais de découvrir ce que sont la recherche et l’innovation. Il a assuré que le gouvernement aiderait chercheurs, inventeurs et innovateurs à aller vers des brevets, des prototypes modernes et l’industrialisation des procédés afin de contribuer à l’émergence d’une industrie congolaise innovante.

Lydie-Gisèle Oko

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Les participants à la Semaine scientifique. (© Adiac) ; Photo 2 : Un stand d'exposition de produits. (© Adiac)