Insécurité à l'Est : le Miss appelle la CPI à élargir les enquêtes jusqu’à Beni

Lundi 8 Juin 2020 - 14:58

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Le mouvement dit trouver « regrettable que la CPI ne focalise son attention que sur la situation de l’Ituri, en ignorant volontairement celle de Beni, qui est dénoncée depuis six ans ».

Le Mouvement des indignés de la situation sécuritaire en République démocratique du Congo (Miss-RDC) exhorte la Cour pénale internationale (CPI) « de ne pas avoir une discrimination dans sa recherche de la vérité » dans la situation liée à l’insécurité qui prévaut dans les territoires de l’est de la RDC. Ce mouvement dit attendre de cette cour de se pencher aussi sur la région de Beni.

Dans sa réaction du 6 juin, le Miss rappelle que la procureure générale de la CPI, Fatou Bensouda, a indiqué que son bureau va se pencher, à la fin de l’état d’urgence sanitaire, sur la situation sécuritaire en RDC. Mais ce mouvement note que « l’intensité de la situation sécuritaire dans les territoires de Djugu et Beni ne permet aucune dissociation en termes de poursuite et de répression, d’autant plus que les atrocités qui sévissent dans ces territoires violent largement les prescrits du droit international humanitaire qui, du reste, a vocation de protéger les gens contre toutes les hostilités ».

Rappelant que les civils sont tués à la machette et égorgés comme des bêtes, alors que des maisons et marchandises des populations sont incendiées par les rebelles de Codéco et de l’ADF dans les zones de conflit en Beni comme en Ituri, le Miss dit trouver « regrettable de constater que la CPI ne focalise son attention que sur la situation de l’Ituri, en ignorant volontairement celle de Beni, qui est dénoncée depuis six ans, soit juste après la guerre de M23 dont le héros, Mamadou Ndala, a été parmi les premières victimes de cette guerre qui vise les civils ».

Le Miss note dans son document que, il y a moins d’une semaine, un monument avait été érigé à Mangina en mémoire des victimes de ces six ans de massacres par lequel le député provincial élu de Beni, Alain Kasereka Siwako, a appelé la communauté internationale à s’y inspirer pour comprendre la tristesse de la population de cette partie du pays. Citant des sources, ce mouvement dit avoir appris que, à la  suite de cette œuvre, les auteurs des massacres menacent de détruire ce monument et d’égorger son auteur. « C’est une menace que les autorités du pays doivent prendre avec considération et sur laquelle la CPI doit mener une enquête afin de contenir le génocide,  les crimes de guerre et contre l’humanité », soutient ce mouvement. Les indignés appellent, dans cette optique, la CPI à instituer en urgence une commission spéciale pour mener les enquêtes à Beni comme elle a promis pour l’Ituri et, si possible, de jeter un regard sur tous les crimes graves commis en RDC depuis que le pays a ratifié les statuts de Rome.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

La coordonnatrice de Miss au centre lors d'une conférence de presse

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