Interview. Alain Kevin Andely : "Ba sango" va permettre aux éditeurs de devenir un peu plus autonomes »

Jeudi 28 Novembre 2019 - 18:42

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"Ba sango" est un site créé par la société Numéris pour les éditeurs de journaux, magazines et bandes dessinées, afin de  contribuer à la visibilité de ces canaux d’information via le net à travers le Congo et le monde. Il permettra également à la diaspora de mieux s’informer sur l’actualité nationale au lieu de se fier aux ragots ou fake news véhiculés par les réseaux sociaux. Le directeur général de Numéris en parle dans cet entretien.

Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C.) : Vous proposez un produit aux directeurs et éditeurs de presse appelés "Ba sango". C’est quoi exactement ?

Alain Kevin Andely (A.K.A.) : En effet, on a mis en place une solution pour la presse congolaise, toutes les entreprises qui éditent les journaux, les magazines, les bandes dessinées, constituée d’une plate-forme web et d’une application mobile (disponible uniquement sur Androïd pour l’instant) pour leur permettre de mettre en ligne leurs éditions, par la même occasion toucher les marchés cibles auxquels ils n’ont pas accès, à savoir les lecteurs de l’intérieur du pays ou encore ceux de la diaspora.  

L.D.B.C. : Comment accéder à cette plate-forme ?

A.K.A. : C’est très simple. Il suffit d’ouvrir un navigateur web en tapant www.basango.cg; il y a une page d’accueil sur laquelle vous trouverez les différentes « Une » programmées et tout un kiosque électronique qui regroupe toutes les éditions que j’ai citées un peu plus haut. Nous avons tenu notre deuxième réunion samedi dernier avec les directeurs de publication des journaux comme le Troubadour, Présence économique, la Semaine africaine, l’Horizon africain, le Nouveau regard. C’est moi qui ai animé les débats et j’étais très satisfait des échanges et de l’accueil qui avait été réservé à "Ba sango".

L.D.B.C : En retour, qu’est-ce que ces journaux pourront tirer comme profit à travers cet espace ?

A.K.A. : "Ba sango" va permettre aux éditeurs de devenir un peu plus autonomes, indépendants. Nous répondons à certaines problématiques liées à la distribution, aux difficultés qu’ils avaient à paraître, en leur proposant un nouveau modèle économique mais surtout en augmentant leur chiffre d’affaires à travers le fait qu’ils puissent toucher plus de clients. Et nous comptons aussi les appuyer avec notre puissance commerciale.

L.D.B.C. : Nous sommes certes dans la révolution numérique mais qui n’est pas encore ouverte à tous les journaux de la place…

A.K.A. : Oui. C’est pour cela que nous comptons les accompagner à travers la mise en place de cette plate-forme ; nous avons des jeunes personnes qui vont aider leur personnel à se former dans leurs rédactions respectives. Nous allons les accompagner dans la transformation digitale de leur activité et les aider à faire leurs premiers pas dans le numérique.

L.D.B.C. : On sait que les journaux sont vendus en grande partie à 500 FCFA pour certains, à 200 FCFA pour d'autres. A combien sont fixées vos prestations ?

A.K.A. : Justement, nous proposons deux types d’abonnement. Mais l’idée derrière c’est qu’il propose des titres beaucoup moins chers que 500 FCFA, c’est-à-dire que c’est un projet qui est bénéfiques pour les éditeurs et pour les lecteurs. Parce qu’on aura supprimé les coûts d’impression et de distribution. Nous cherchons aussi à toucher la diaspora qui n’a pas souvent l’accès à l’information locale et se fie plus à celle diffusée sur les réseaux sociaux avec son corolaire, les fake news. On veut donc restituer le rôle de la presse, celui d’informer et d’être le canal unique de l’information.

L.D.B.C. : Peut-on se permettre de dire que c'est du gagnant-gagnant entre Numéris et les éditeurs de journaux ?

A.K.A. : Il faut dire que nous sommes d’abord une entreprise commerciale pour faire aussi du profit. Nous prenons des petites commissions pour les transactions qui sont faites. Mais ces aspects seront plus dans les contrats que nous allons signer avec les éditeurs des journaux.

L.D.B.C. : Etes-vous sûr d’avoir facilement leur adhésion ?

A.K.A. : Suite à la réunion de samedi, nous avons bon espoir qu’ils sont conquis et ont même demandé que l’on se revoie prochainement, et que plus de leurs confrères y participent. C’est un projet intéressant pour eux car il leur permettra de passer au monde numérique que je leur propose. Avec l’association des éditeurs qui était présente à cette rencontre, représentée par Joachim Mbanza, rien n’est encore conclu mais nous allons nous rencontrer dans un proche avenir pour voir ce qu’il y a lieu de faire pour mettre ce projet en musique et qu’il profite au plus grand nombre.

L.D.B.C. : Nous avons l’impression que vous vous intéressez plus aux hebdomadaires et moins au quotidien comme les Dépêches de Brazzaville…

A.K.A. : Nous avons effectivement contacté Les Dépêches de Brazzaville. Nous espérons que suite à ces réunions, leur direction aura la suite à travers les autres journaux de la place pour venir intégrer la plate-forme ouverte à tous sans conditions. Nous espérons offrir la possibilité à tout le monde de pouvoir mieux vendre.

L.D.B.C. : Ce projet est-il prometteur ?

A.K.A. : Pour l’instant nous l'avons entamé avec les éditeurs des journaux. Nous avons un deuxième rendez-vous avec les bandes dessinées (BD), le 2 décembre, à l’occasion du festival des BD qui se tiendra à l’Institut français du Congo qui s’appelle Bilili BD festival. Nous allons présenter l’application, leur monter comment publier leurs œuvres sans toujours avoir à passer par des maisons d’édition.

L.D.B.C. : Pour terminer…

A.K.A : Pour l’instant, nous leur demandons de venir nous contacter et de voir ce qui se fait en ligne. Nous sommes ouverts pour répondre aux questions qui nous seront posées, parce que c’est une plate-forme faite pour vous et vos lecteurs.         

Propos recueillis par Achille Tchikabaka

Légendes et crédits photo : 

Alain Kevin Andely

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