Journée internationale de la langue maternelle : la Cidec fait sa sortie officielle

Samedi 22 Février 2020 - 16:45

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La convergence des initiatives pour le développement, l’éducation et la culture (Cidec), a profité de la célébration de cette journée pour faire sa sortie officielle marquée par la tenue d’un atelier de vulgarisation de la langue Gangulu.

La Cidec est un espace associatif créé pour promouvoir les valeurs économiques, éducatives et culturelles du district de Gamboma qui est leur premier champ d’action. Elle a centré ses activités sur quatre projets.

Le premier projet, “ Univers dans la langue Engungwel ”, un projet purement culturel, a fait l’objet d’échange lors de cette cérémonie de lancement officiel. « Nous avons pensé que la meilleure façon de faire une cérémonie officielle, c’est d’être modeste, se retrouver autour des projets, réfléchir et échanger. Lorsqu’on fait des sorties officielles avec des dépenses exorbitantes, on mange et on boit, cela ne relève pas de notre éthique. Nous avons voulu faire des choses autour des projets, présenter notre vision, sur comment contribuer au développement des valeurs éducatives, économiques et culturelles du district de Gamboma, à travers un atelier », a déclaré Parfait Mbon, président de la Cidec.

L’atelier animé par Armel Bosso, linguiste, a porté sur l’univers de la langue Engungwel. Les membres de la Cidec ont pris connaissance de l’alphabet Engungwel qui comporte trente-six lettres dont vingt et une lettres simples, à savoir : a, b, e, ɛ, f, h, i, k, l, m, n, g, o, ↄ, p, r, s, t, u, w, y, et quinze lettres composées que sont : bv, dz, mb, mf, mp, mv, nd, ng, nk, ns, nt, ny, nz, pf, ts), puis sept voyelles : a, e, ɛ, i, ə, o, u. Quoique la plupart des lettres gangulu soient les mêmes, quelques-unes sont tout à fait spéciales, a précisé Armel Bosso.

Cet alphabet est élaboré par SIL-Congo et l’association pour la promotion de la langue et la culture Gangulu (APLCG). 

Abordant le volet de l’importance de la transmission intergénérationnelle, au cours de cet atelier, il a été demandé aux parents d’envoyer les enfants passer des vacances au village pour l’apprentissage de la langue maternelle. Tout simplement parce qu’en ville, plusieurs parents ne transmettent pas la langue à leurs enfants. Pour Parfait Mbon, cela est dû, dans la plupart des cas, au complexe, à la modernité. C’est de l’ignorance, pense-t-il. Car cette attitude accélère le processus de disparation des langues maternelles de façon générale.

« Si vous êtes parents et vous êtes incapables de transmettre la langue à vos enfants,  lorsqu’ils vont grandir, ils n’auront pas la connaissance et vivront sans identité. C’est un danger permanent. D’où, le projet Univers de la langue Gangulu, qui vise à inciter les parents à transmettre fidèlement la langue locale à leurs enfants, pour éviter la disparition de celle-ci. Parce que, la langue, c’est un véritable patrimoine que nous sommes appelés à préserver », conclut-il.

Moderniser la royauté de Mbaya et développer la croissance agricole du district

Outre le projet “Univers dans la langue Engungwel”, la Cidec a trois autres projets, dont celui portant sur “La modernisation de la royauté de Mbaya” qui est le projet phare. Un autre projet économique porte sur le “ Salon de l’alimentation de Gamboma ”. C’est un projet qui est destiné à encourager la croissance agricole, halieutique et animale. Par le passé, les produits alimentaires étaient très rares à Gamboma, mais actuellement, un effort est remarquable au niveau des producteurs. C’est ainsi que la Cidec a pensé qu’il était de bon  aloi de stimuler cette croissance jusqu’à atteindre l’autosuffisance alimentaire.

A l’issue de cette cérémonie, Daniel Isaac Itoua, l’un des invités, a déploré le fait que la politique congolaise en ce qui concerne les langues maternelles est nulle. Pour lui, on devait d’abord favoriser les langues et les patois, parce qu’un enfant qui ne connait pas son patois est un enfant perdu.

 

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Les membres du bureau de la Cidec (crédit photo/ ADIAC) Photo 2 : Une vue de la salle (crédit photo/ ADIAC)

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