Journée mondiale de la liberté de la presse : les médias invités à renoncer aux «fake news»

Jeudi 2 Mai 2019 - 16:39

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La 26e édition de l'événement sera célébrée, ce 3 mai,  sur le thème : « Les médias pour la démocratie : journalisme et élections en temps de désinformation ». 

La Journée mondiale de la presse appelle à une profonde réflexion sur le rôle escompté des médias dans un monde en perpétuelle mutation.

Pour Freedom for journalist (FFJ), une organisation de défense de la liberté de la presse et du droit à l’information de la République démocratique du Congo (RDC), il s'agit d'une belle opportunité pour demander aux médias de cesser de désinformer l’opinion, au regard de leur rôle d’instrument de la démocratie. « Les médias ont le devoir de recueillir toutes les sources émanant de différents courants socio-politiques pour prétendre promouvoir la démocratie. Ne pas le faire équivaut à créer des clivages et à désunir les communautés », a souligné FFJ dans une communication faite en prélude à cette journée.

Avec la naissance de nouveaux médias, cette association fait remarquer que le traitement responsable de l’information a cédé à la désinformation, laissant place à la manipulation de l’opinion sans en mesurer les conséquences. « On ne peut prétendre accompagner la démocratie avec des médias manipulateurs de l’opinion », a indiqué FFJ dans sa communication.

Une législation qui favorise un journalisme indépendant

Aussi l'association a-t-elle invité les pouvoirs publics à donner aux médias une législation qui favorise un journalisme indépendant, nécessaire pour contribuer à cimenter la démocratie. La loi sur la liberté de la presse en RDC, a-t-elle relevé, ne permet pas une telle éclosion. « Face aux menaces, les journalistes s’autocensurent par peur des représailles, ce qui ne permet nullement au public d’avoir l’information », a admis FFJ.

L'organisation se dit, en outre, d’avis que le contexte sécuritaire et légal de la presse en RDC ne donne pas de garanties nécessaires à l’exercice d’une presse indépendante. Le journaliste, a-t-elle soutenu, a peur de dire la vérité pour ne pas être pris à partie par des bourreaux et être jeté en prison pour « diffamation ». Une infraction qui a tout l’air d’un caillou dans ses chaussures. « Dans ce contexte, le journaliste est dépouillé d’un réel responsable et indépendant exercice de son métier. Il ne saura aucunement aider à cimenter la démocratie et à accompagner tout processus électoral », a conclu l'organisation de défense de la liberté de la presse.

FFJ a regretté le fait que pendant les élections de 2018 en RDC, certains médias ont excellé dans la désinformation de l’opinion. A l’en croire, cette attitude a été dictée par la puissance de l’argent au mépris de toute déontologie du journaliste. Mais l’organisation a cependant reconnu que d’autres médias ont pu garder la ligne de noblesse de la profession, en contribuant ainsi à la défense de la démocratie.

Citant le monitoring fait par ses structures, l’organisation note que « pendant les élections générales dans le pays, environ 30% des médias ont excellé dans les ‘’fake news’’, ces fausses nouvelles qui, à tout moment, pouvaient faire pourrir le contexte congolais, déjà gagné par des rivalités socio-politiques ».

FFJ avait déploré que beaucoup de médias n’allaient pas à la source des faits, se complaisant à inventer des faits qui, au finish, s’avéraient faux. Ce qui l’amène, à l’occasion de cette journée dédié à la liberté de la presse, de conseiller les médias à éviter cette pratique qui, loin de faire avancer les choses, peut être très dangereuse.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: La presse face à un acteur politique congolais / Adiac

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