Journées mondiales de la jeunesse 2016 : le pape François en Pologne sous haute sécurité

Lundi 25 Juillet 2016 - 11:54

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C’est dans un contexte marqué par des attentats répétés que le chef de l’Eglise catholique part présider la 31è Journée mondiale de la jeunesse en Pologne.

« Tout va bien ; pas d’inquiétude particulière à avoir » : le Vatican se montre rassurant au moment où le pape François entreprend ce mercredi le 15è voyage international de son pontificat. Pendant quatre jours, le chef de l’Eglise catholique va présider à Cracovie, l’ancien diocèse de son prédécesseur le pape Jean-Paul II, les Journées mondiales de la jeunesse, JMJ. C’est d’ailleurs le défunt pape polonais qui inventa ces grands rassemblements des jeunes chrétiens, une fois tous les trois ou quatre ans dans un esprit de brassage pour dépasser les barrières du monde.

Les JMJ furent la première manifestation internationale qui donna l’occasion du premier voyage du pape actuel hors du Vatican en juillet 2013. C’était à Rio de Janeiro, au Brésil. Mais en trois ans beaucoup de choses ont changé dans le monde. Notamment, le contexte est marqué par des attentats qui ciblent pratiquement au rythme d’une attaque sanglante chaque semaine, les grands rassemblements de masse, religieux ou laïcs. Paris, Orlando aux Etats-Unis, Nice en France, Munich en Allemagne, Kaboul en Afghanistan et Bagdad en Irak ont été autant de lieux où ont été assassinés plus de 300 personnes innocentes en juin-juillet.

Sans parler de l’irruption dans l’intervalle du coup d’Etat manqué en Turquie qui a eu aussi son lot de victimes. La peur s’est installée dans le monde, et la quiétude et l’insouciance ne sont plus les règles maîtresses des grands rassemblements. Dans ce contexte, la venue du pape en Pologne où ont commencé à converger des milliers de jeunes des cinq continents, a fait redoubler les mesures de sécurité dans ce pays. Le gouvernement polonais a mis en œuvre un dispositif lourd impliquant des milliers de policiers, alors que les contrôles aux frontières, abolies du fait de l’appartenance à l’espace Schengen, ont été rétablis.

Dans ce contexte, on s’attend d’ailleurs à ce que les JMJ de Pologne ne tolèrent pas les « traînards » habituels ; ces dizaines de jeunes qui profitent de la manifestation pour oublier de rentrer dans leurs pays. A Rio de Janeiro, quelques-uns avaient même introduit des demandes d’asile. Mais en Pologne, la première ministre qui n’est pas de tendance à tolérer la permanence d’étrangers non invités, a déjà prévenu qu’elle n’accepterait pas de réfugiés. Elle a invoqué les mesures de sécurité imposées par le contexte pour justifier sa ligne de fermeté.

Jeunes français et jeunes Italiens sont déjà en nombre dans les rues de Varsovie où ils attendent le pape. D’Afrique, des délégations de jeunes catholiques sont également partis du Burkina Faso, du Sénégal, du Gabon, du Cap-Vert, d’Afrique du Sud, du Congo-Brazzaville et du Tchad. Les JMJ sont un événement religieux mais aussi une occasion de célébrer l’esprit de jeunesse des chrétiens qui, en principe, peuvent y inviter même des jeunes non-chrétiens. A Varsovie, 20.000 policiers vont les rassurer mais aussi les prier, une fois la fête finie dimanche, de reprendre gentiment le chemin de retour.

Lucien Mpama

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