Justice : Dolly Makambo écope de dix ans de servitude pénale principale

Samedi 23 Novembre 2019 - 11:45

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Le ministre provincial de l’Intérieur, de la sécurité, de la décentralisation et des affaires coutumières/ville de Kinshasa a été condamné par la Haute Cour militaire, siégeant en procédure de flagrance dans l'affaire du meurtre de l'administrateur-gérant  du Centre de santé de référence « Vijana ».

Lentement mais surement, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo est en train de poser les prémices de l'Etat de droit en République démocratique du Congo. Le rêve de bâtir un pays où les libertés ne seront jamais rétrécies, où tous les germes de corruption ou de trafic d’influence seront détruits, tient désormais d’une obsession avec, à la clé, une détermination sans cesse renouvelée d’en faire une réalité. Le dénouement de l'affaire du meurtre de l'administrateur-gérant  du Centre de santé de référence « Vijana » procède justement de la vision présidentielle de faire de la justice congolaise un levier important de la stabilité politique et de la sécurité, indispensable pour enrayer les abus de pouvoir.

La peine infligée au ministre provincial de l’Intérieur, de la sécurité, de la décentralisation et des affaires coutumières/ville de Kinshasa, de surcroît en fonction, est symptomatique du processus de régénérescence dans lequel s’inscrit désormais le pouvoir judiciaire, sous l’impulsion de Félix Tshisekedi. La Haute Cour militaire, siégeant en procédure de flagrance dans cette affaire, a, en effet, condamné à dix ans de servitude pénale principale Dolly Makambo Nawezi, reconnu coupable, en tant qu’auteur intellectuel, d’incitation des militaires à commettre un acte contraire à leur devoir et leur discipline. Une première dans l’histoire politique récente du pays où des dirigeants ont souvent été  dédouanés des faits illicites par une justice instrumentalisée, au grand désenchantement d’une population livrée à elle-même.     

Connaissant les méandres du système judiciaire congolais longtemps empêtré dans les travers de la corruption sur fond d’une lecture sélective du droit, cette sentence était pour le moins inattendue. D'aucuns ont mis du temps à réaliser que c’est un ministre en fonction, de surcroît cadre du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie, qui venait d’écoper une telle peine dans un contexte où l’indépendance et l’impartialité de la justice ont toujours été sujettes à caution. Et pourtant, la réalité est là, implacable. Plutôt que de broncher et d’enfourcher la trompette de la contestation, la « kabilie » s’est plutôt résignée devant la sentence, preuve que la justice est en train de retrouver ses marques. Quand bien même les avocats de l’ex-bourgmestre de la commune de la Gombe agitent le sceptre d’un pourvoi en cassation, il est un fait qu’au premier degré, le droit a été dit, sans ambages ni circonlocutions.

De quoi rendre une fière chandelle au chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, qui, dès sa prise de pouvoir, s’est investi dans la construction d’un pays où toutes les vertus prédomineront sur les vices et toutes les aspérités. Une société où la puissance publique est soumise au droit, où l'égalité de droits est garantie et où les droits humains et les libertés fondamentales sont garantis. Il s’agit ici pour le président de la République de parachever le combat d’Etienne Tshisekedi qui n’a cessé de prôner la primauté du droit comme une des valeurs cardinales de progrès et d'émancipation de son peuple.

Alain Diasso

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