Justice: l’Asadho condamne les menaces de la RDC de se retirer de la CPI

Lundi 17 Septembre 2018 - 18:57

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L’ONG considère l'avertissement du pays comme une action contraire à ses engagements dans le cadre du statut de Rome et une volonté de consacrer l'impunité de certains citoyens.

 

 

Dans un communiqué du 17 septembre, l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) se dit surprise par la menace des autorités politiques nationales de retirer le pays de la Cour pénale internationale (CPI), « alors que certaines d’entre elles ainsi que plusieurs autorités militaires et de la police seraient impliquées dans les crimes et massacres perpétrés dans la région du Kasai, et pour lesquels elles pourraient être poursuivies devant cette Cour ». Pour l’Asadho, la menace des autorités de la RDC de se retirer de la CPI à l’issue de leur mandat constitutionnel est de nature à consacrer l’impunité de certains Congolais.

Accélérer les poursuites contre les autorités impliquées dans les massacres du Kasaï

L’Asadho rappelle, en effet, qu’en décembre 2017, la Fédération internationale des ONG de défense des droits de l’homme (FIDH) et ses organisations membres de la RDC avaient publié le rapport intitulé "Massacres au Kasaï, des crimes contre l’humanité au service d’un chaos organisé ", dans lequel plusieurs responsables congolais sont mis en cause. L’association regrette que ce document n’ait jamais reçu une suite sérieuse de la part des autorités judiciaires du pays. Aussi, elle estime que « cette attitude abstentionniste » des autorités judiciaires congolaises consacre une injustice pour de milliers des victimes, que seule la CPI peut réparer en poursuivant les auteurs et les commanditaires des crimes commis au Kasaï, conformément au Statut de Rome.

C’est donc dans cette optique que cette ONG recommande à la procureure près la CPI d’accélérer les poursuites contre toutes les autorités congolaises qui seraient impliquées dans ces massacres. Elle exhorte, par ailleurs, le gouvernement de la RDC à respecter ses engagements pris conformément au statut de Rome. Au président de la République, cette association demande  de transférer devant cette cour tout Congolais qui serait identifié, par elle, comme auteur ou commanditaire des massacres du Kasaï.

Précisons que le 15 septembre, le ministère des Affaires étrangères et de l’intégration régionale avait informé l’opinion tant nationale qu’internationale de l’intention de la RDC de se retirer de la CPI au motif que certains gouvernements étrangers exerceraient de pression sur certains juges en rapport avec la situation du pays.

Lucien Dianzenza

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