Justice : le Burundi quitte la Cour pénale internationale

Mercredi 19 Octobre 2016 - 17:50

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Sans surprise, la loi sur le retrait du Burundi de la Cour pénale internationale vient d’être promulguée par le président de la République, Pierre Nkurunziza. Ce décret fait suite à un vote du Parlement:  94 voix pour, deux contre et 14 abstentions. 

Cette décision fait désormais du Burundi le premier pays à claquer la porte à la justice internationale. Mais avant son retrait définitif, le Burundi doit d’abord notifier le secrétaire général des Nations unies de sa décision. C’est seulement un an après la date à laquelle la notification aura été reçue, que le retrait prendra effet.

Le gouvernement burundais a exprimé sa colère lorsque la CPI a ouvert en avril une enquête préliminaire au Burundi sur des faits de massacres, d’emprisonnements, de tortures, de viols et d’autres violences sexuelles, ainsi que sur des cas de disparitions. En plus, le mois dernier lorsque l’ONU a publié un rapport citant les noms de responsables accusés d’organiser la torture et la mort d’opposants politiques.

Les autorités burundaises avaient aussi justifié leur décision par leur manque de confiance en la CPI, qualifiée d’être un « moyen politique » utilisé par la communauté internationale pour « opprimer les pays africains ».

Cependant, malgré son retrait de la Cour, le Burundi ne pourra pas se soustraire des enquêtes déjà diligentées à son encontre, notamment celle sur les violations des droits de l’Homme commises dans le pays, depuis avril 2015 et qui vise 12 personnalités du régime burundais.

Quelques jours après le vote massif des députés Burundais, le président de l’Assemblée chargée des délibérations de la Cour pénale internationale (CPI), Sidiki Kaba, par ailleurs ministre sénégalais de la Justice, a qualifié de « recul » cette décision, et a invité le Burundi à un dialogue avec la CPI.

Yvette Reine Nzaba

Notification: 

Non