Justice : le parquet retire l'autorisation de sortie à l'opposant Katumbi

Samedi 1 Juillet 2017 - 16:50

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Le parquet général de la République démocratique du Congo a retiré à l'opposant Moïse Katumbi l'autorisation d'expatriation qui lui avait été accordée en mai 2016 pour raison médicale, a-t-on appris jeudi auprès des avocats de l'opposant.

"Le bureau du procureur général de la République nous a saisis pour nous signifier qu'il a retiré l'autorisation de sortie délivrée à notre client Moïse Katumbi" le 20 mai 2016, a déclaré à l'AFP Me Jean Joseph Mukendi. Selon Me Mukendi, "cette autorisation a été donnée sur le dossier de recrutement de mercenaires" dont est accusé M. Katumbi.  Le parquet reproche à M. Katumbi de n'avoir "pas observé le devoir de réserve qui lui a été imposé en ce qui concerne les faits ayant donné lieu à l'instruction du dossier judiciaire" dans cette affaire. "M. Katumbi n'a jamais communiqué sur cette affaire, mais il a réagi sur l'affaire de spoliation d'immeuble pour rétablir la vérité", a réagi Me Mukendi, ajoutant que son client "va revenir en RDC, il a toujours voulu revenir". "L'important est d'assurer sa sécurité et d'obtenir la garantie d'un procès équitable", a-t-il ajouté.

Moïse Katumbi, 52 ans, est un ancien allié du président Joseph Kabila. Il a rompu avec lui en septembre 2015 et a été choisi un an plus tard comme candidat à la présidentielle par d'anciens soutiens de Kabila, passés à l'opposition. Autorisé à se rendre à l'étranger pour subir des soins médicaux depuis mai 2016, M. Katumbi a été depuis condamné en RDC à trois ans de prison pour une affaire immobilière. Il est allé en appel contre cette décision, dénonçant un procès "politique".

M. Katumbi a, par ailleurs, porté plainte le 2 juin auprès du comité des droits de l'Homme de l'ONU à Genève contre le gouvernement de Kinshasa qu'il soupçonne de vouloir l'empêcher de se présenter à l'élection présidentielle, théoriquement prévue avant la fin de l'année. L'institution onusienne a accusé réception de sa plainte dans une lettre datée du 13 juin où elle demande à l’État congolais de "prendre toutes les mesures nécessaires en vue d'assurer" que M. Katumbi "puisse rentrer en République démocratique du Congo et puisse participer, librement et en toute sécurité, en tant que candidat, à l'élection présidentielle". Âgé de 46 ans, M. Kabila est au pouvoir depuis 2001, son mandat a échu le 20 décembre 2016. La Constitution lui interdit de se représenter alors que le pays traverse une crise politique profonde.

AFP

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