Justice : Moïse Katumbi rejette toute idée d’amnistie en sa faveur

Mercredi 22 Août 2018 - 19:15

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Le pavé lancé par le président du sénat, Léon Kengo wa Dondo, en début de semaine, invitant l'ancien gouverneur du Katanga à solliciter du chef de l’Etat une largesse pour espérer rentrer au pays, a suscité l’indignation du concerné qui estime n’avoir rien fait pour bénéficier d’une telle mesure.

Moïse Katumbi n’a pas pu déposer sa candidature à la présidentielle à cause de ses ennuis judiciaires, empêché d’accéder sur le territoire congolais par le poste frontalier de Kasumbalesa. Il a vite réagi par le biais d’une conférence de presse tenue le 21 août, en son cabinet de travail à Bruxelles, à la suggestion de Léon Kengo wa Dondo. Il a réfuté cette proposition du président du Sénat émise au cours de sa dernière intervention médiatique, estimant n’avoir aucun compte à rendre au pouvoir de Kinshasa. « Moïse Katumbi n’a pas besoin d’être amnistié parce qu'il n’a rien fait », a rétorqué le président d’Ensemble qui ploie sous le coup d’une condamnation de trois ans de prison dans une affaire de spoliation d’immeuble.

« Le Congo a beaucoup de frontières, je passerai peut-être par Goma, je passerai peut-être par Kinshasa. Je suis libre, je vais rentrer chez nous », a-t-il ironisé, tout en insistant sur le fait qu’il est l’objet des procès politiques. « Je demanderai à M. Kabila d’abandonner ces procès », a-t-il renchéri. Quant à sa prétendue  nationalité italienne, il s’en moque. «  J’ai vu une liste des gens qui ont la double nationalité et on présente Moïse Katumbi comme un Italien. Il faut alors laisser le gouvernement italien m’arrêter. Je suis un Congolais. Je suis né au Congo, heureusement, même l’aide accoucheuse-là vit encore. J’ai des amis avec lesquels on a grandi, j’ai joué dans la cité, j’ai fait l’internat, j’avais ma carte du Zaïre, j’étais même en train de la regarder aujourd’hui (mardi) », a-t-il martelé, avant de souligner l’impérieuse nécessité pour l’opposition de se choisir un candidat commun.

Le leader de la plate-forme Ensemble a affirmé qu’une table ronde de l’opposition sera organisée prochainement pour statuer sur cette question. « Nous allons nous mettre ensemble autour d’une même table pour parler du candidat de l’opposition. Si on choisit quelqu’un d’autres, que ça soit Jean-Pierre Bemba, Félix Tshisekedi, Martin Fayulu ou Vital Kamerhe, nous allons l’accompagner », a-t-il indiqué. Quant à son sort en tant que candidat recalé, il continue d’attendre l’arrêt du Conseil d’Etat à qui une requête a été introduite en guise de recours.  

Notons, par ailleurs, que l’ex-gouverneur du Katanga fait l’objet depuis mardi d'un mandat d’arrêt international lancé contre lui par les autorités congolaises. Ce mandat, estime le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, est valable et donc, exécutoire en vertu de l’article 103 du code de procédure pénale.

Alain Diasso

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