Le bateau avec les corps des 700 migrants naufragés ramenés en surface

Jeudi 30 Juin 2016 - 17:29

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Le Premier ministre, Renzi, avait assuré que la différence avec opposants est que même les clandestins morts sont à traiter avec respect. Il a tenu parole.

Après un an et deux mois à 370 mètres sous l’eau, le bateau qui avait coulé en avril 2015, causant la pire catastrophe humanitaire en Méditerranée, a été remonté des abysses mercredi par la marine italienne. L’épave a été transportée par le Ievoli Ivory au port sicilien d’Augusta pour y être soumise à des conditions qui permettent la conservation des corps le temps que médecins légistes, enquêteurs judicaires et magistrats finissent de rassembler les éléments d’information nécessaires à l’identification, la restitution ou l’ensevelissement des infortunés.

Une fois que les pompiers auront extrait les cadavres de ce qui reste du bateau, ce sont les médecins légistes qui entreront en scène. Des experts issus de vingt universités italiennes sont employés pour mener à bien la tâche lourde d’identifier les victimes grâce notamment à l’ADN des parents. Il s’agit de reconstituer le groupe des migrants partis des côtes libyennes dans la nuit du 19 au 20 avril 2015 et ayant coulé aux larges de la Sicile, en Méditerranée ; de s’approcher le plus possible de la véracité des faits.

Il y avait eu 28 survivants. Le jour du drame, un peu plus de 50 corps avaient été repêchés dans les environs immédiats de la catastrophe. Dans les jours suivants quelque 169 autres cadavres avaient été ramenés à terre. Le nombre total des personnes qui avaient péri ne pourra être qu’approximatif, mais on retient généralement qu’il avoisine les 800 et que cette catastrophe est parmi les pires survenues en Méditerranée.

Une fois « vidé » de ses corps, le bateau: un chalutier, sera nettoyé et immédiatement détruit, a assuré la marine italienne. La plupart des victimes sont des originaires d’Afrique sub-saharienne. Le chalutier était chargé plus que ses capacités ne l’autorisaient. Il était tombé en détresse au beau milieu de la mer. Il avait sombré après avoir percuté le bateau portugais venu à son secours : à son approche les migrants s’étaient toujours massés d’un seul côté, déséquilibrant l’embarcation. Depuis lors d’autres drames, moins effroyables en nombre, se sont produits en Méditerranée de la même manière.

Lucien Mpama

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