Le pape a reçu le patriarche de l’Eglise orthodoxe d’Ethiopie

Mercredi 2 Mars 2016 - 11:47

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Entre l’Eglise catholique romaine et l’Eglise orthodoxe, les relations sont aux amabilités et aux symboles forts de fraternité.

Il y a du pape François dans la nouvelle phase que traversent les rapports entre l’Eglise catholique romaine et l’Eglise orthodoxe. Deux semaines après sa rencontre historique avec le patriarche russe Cyrille pour enterrer plus de 1000 ans de brouille, le pape François a reçu en grandes pompes lundi au Vatican, le patriarche Abuna Mattias de l’Eglise orthodoxe d’Ethiopie.

On l’oublie, mais ce pays de la Corne de l’Afrique fait partie des 14 Eglises autocéphales orthodoxes et l’une des plus anciennes. Chrétienne, l’Eglise orthodoxe est organisée en autonomie, chacune obéissant à son propre pape. En Afrique, les patriarcats sont au nombre de deux : celui d’Ethiopie et celui d’Alexandrie, en Egypte. La constellation se complète par des Eglises comme celle de Constantinople (Turquie), d’Athènes (Grèce) ou encore de Bulgarie et, surtout de Russie.

Autant les rapports avec les autres patriarcats sont plus ou moins normaux, autant l’Eglise catholique avait du mal jusqu’ici à « faire bouger les lignes » avec les orthodoxes russes. Il continuaient d’affirmer qu’ils ne constituent pas une terre d’évangélisation parce qu’ils sont autant chrétiens que ceux de Rome. Les choses vont désormais changer après la rencontre, le 12 février dernier à La Havane, à Cuba, du pape François et du patriarche Cyrille.

C’est dans cette atmosphère de fraternité célébrée qu’Abuna Mattias est arrivé au Vatican lundi. « Les souffrances partagées font que les chrétiens, par ailleurs divisés sur de nombreux aspects, se rapprochent beaucoup les uns des autres. Le sang versé de tant de martyrs appartenant à toutes les Eglises devient semence pour l'unité des chrétiens », a soutenu le pape François lors de cette rencontre. Comme il l’avait fait à Cuba avec son homologue russe, il a dénoncé les persécutions des chrétiens dans le monde et souligné l’importance de l’unité : « Ce qui nous unit est beaucoup plus grand que ce qui nous divise», a-t-il rappelé.

En avril 2015, après la diffusion d'une vidéo mettant en scène l'exécution de 28 Ethiopiens sur une plage libyenne par le groupe Etat islamique (EI), le pape François avait adressé un message à Abuna Matthias. « Qu'ils soient catholiques, coptes, orthodoxes ou protestants ne fait aucune différence. Leur sang est un et le même. Le témoignage de nos frères et sœurs chrétiens est un témoignage qui crie et qui doit être entendu de tout homme qui sait distinguer le bien et le mal. Ce cri doit d'autant plus être entendu par ceux qui ont en leurs mains les destinées des peuples », avait alors soutenu le pape, qui parle volontiers ces derniers jours d’un « œcuménisme du sang ».

Le patriarche éthiopien s’est montré reconnaissant envers le pape « pour sa solidarité exprimée à de nombreuses occasions ». A rappeler que par un signe du destin, Abuna Mattias avait été élu primat de l’Église orthodoxe d’Ethiopie le 28 février 2013, c’est-à-dire le jour même où, pour la première fois dans l’histoire de l’Eglise catholique, un pape démissionnait au Vatican. Benoît XVI avait rencontré le précédent patriarche éthiopien, Abuna Paulos, en 2009.

Lucien Mpama

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