Le pape réorganise la Curie romaine : le cardinal Sarah change de poste

Mercredi 26 Novembre 2014 - 10:18

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Pendant quatre ans voix du Vatican au milieu des détresses humaines, le cardinal guinéen Robert Sarah sera désormais l’œil officiel sur le règlement intérieur de toute l’Église catholique.

Le pape François est venu au pontificat avec la volonté d’impulser un renouveau dans le fonctionnement et la direction de l’Église catholique. Certaines de ses premières décisions ont revêtu le caractère de sanctions pour les prêtres qu’il jugeait « mieux à leur place en paroisse dans leurs pays d’origine que dans un bureau au Vatican ». Mais beaucoup des mesures prises entendent souligner aussi la volonté de plus de collégialité pour renforcer le caractère vraiment universel de l’Église (catholique veut d’ailleurs dire « universel »).

Et dans ce sens, le pape argentin n’a jamais fait mystère de sa volonté de s’éclairer à l’expérience de ceux de ses collègues compétents, venant de toutes provenances. Trois hauts-prélats africains sont désormais ses plus proches collaborateurs : deux au Vatican (les cardinaux Robert Sarah et le Ghanéen Peter Kodwo Turkson), et le troisième à l’extérieur de la Curie romaine : le Congolais Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque de Kinshasa (RdC).

Le pape a réorganisé lundi les attributions de ses collaborateurs au sein de la hiérarchie administrative du Vatican. Il a ainsi nommé le cardinal Robert Sarah préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements. Depuis octobre 2010, cet ancien archevêque de Conakry (Guinée), appelé au Vatican par le pape Jean-Paul II et promu ensuite par son successeur Benoît XVI, était en charge du Conseil pontifical (ministère) Cor Unum. C’est-à-dire le département chargé d’aller porter les aides du Vatican aux situations d’urgence sur toute la planète.

C’est à ce titre qu’on l’a vu sur les camps de réfugiés et de déplacés en Irak, en Syrie ;  sur les terrains des catastrophes naturelles comme Fukushima (Japon) ou encore les Philippines d’après le dernier typhon dévastateur. Les nouvelles attributions qui lui sont confiées font de lui un législateur de l’Église, appelé à dire le droit et le règlement aux évêques et aux prêtres ; à rappeler la norme devant les dérives pastorales toujours possibles : pas un poste de tout repos ! Que le pape le lui ait confié est assurément la confirmation d’une confiance qui ne se dément pas depuis que le pape Jean-Paul II l’appela à ses côtés, au Vatican, en octobre 2001.

Le pape François poursuit la réorganisation des différents départements ministériels du Vatican. D’ailleurs, toujours lundi, il a tenu une réunion très importantes de ses ministres pour délibérer de la réforme générale de la Curie. Une réforme qui pourrait coûter leur poste à beaucoup de hauts-prélats qui verraient par ailleurs leur ministère purement et simplement supprimé. Le pape annoncera ses décisions en février prochain. D’ici là bien des cardinaux risquent de ne pas dormir suffisamment dans l’angoisse du couperet.

Lucien Mpama