Les Congolais appelés à changer leur mode de vie pour éviter le diabète

Samedi 5 Septembre 2015 - 13:18

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À l’initiative du Réseau panafricain pour le bien-être communautaire (R. PANABEC) que dirige Julien Mbemba, président et coordonnateur national, une formation communautaire a été organisée les 1er et 2 septembre à Pointe-Noire sur la pathologie du diabète. Le Dr Charley Loumade Elenga-Bongo, diabétologue à l’hôpital général Adolphe Sicé et enseignant à la faculté des sciences de la santé de l’Université Marien-Ngouabi a animé la formation.

Véritable pathologie de santé publique aujourd’hui, le diabète est défini par une hyperglycémie chronique en rapport avec une carence absolue ou relative en insuline et/ou une insulinorésitance. Son pronostic évolutif est greffé de complication aigue et chronique. Ainsi, pendant deux jours, le Dr Charley Loumade Elenga-Bongo, l’expert diabétologue, a partagé ses connaissances avec les professionnels de santé, les patients et les membres du Réseau appelés à mener des campagnes de sensibilisation, de lutte et de dépistage de cette maladie qui frappe près de 7 % de la population adulte congolaise « j’ai commencé ma communication la première journée par les généralités du diabète (définition, critères de diagnostic, la norme de glycémie, pour terminer avec la prise en charge du diabète à savoir les deux types du diabète les plus répandus au Congo, le type 1 et 2. Les diabétiques ont besoin d’éducation, de communication pour changer de comportement pour leur meilleure prise en charge », a dit l’exposant avant de poursuivre « Que ce soit un  diabétique enfant qui peut venir avec sa maman ou son père dans un centre d’éducation, ils doivent recevoir des informations,  c’est nécessaire qu’on leur donne  au moins les notions élémentaires c’est-à-dire  comment on les soigne, comment ils peuvent être réconfortés, les types de médicaments à donner, les mesures d’accompagnement... ».

Selon lui, l’étude réalisée sur les pathologies cardio-vasculaires a révélé que le diabétique touche au moins au Congo, 7% de la population « sur 200 personnes dépistées on peut retrouver 14 diabétiques. Il faut reconnaitre que c’est une pathologie qui fait des dégâts chaque jour où on enregistre un nouveau cas de diabète. D’autres patients viennent avec des situations très graves, des comas, des plaies. D’autres encore viennent debout parce qu’ayant remarqué certains signes, on leur fait la glycémie. C’est un problème de santé publique qui nécessite une prise en charge  solidaire comme c’est le cas  avec certaines pathologies  qui bénéficient de l’appui des pouvoirs publics, des Ong et autres ».

À propos des chiffres éffarants du diabète, le Dr Elenga-Bongo répond « Cette explosion des chiffres sur le terrain actuellement est due à une transition épidémiologique. Notre poids n’est pas celui de nos aïeux, notre mode de vie aussi diffère de celui des aïeux qui, pour la plupart faisaient la marche  ou avaient pour mode de transport la bicyclette. Mais nous, nous montons tous en voiture, nous mangeons « riches »  alors qu’eux, mangeaient « pauvres » avec des aliments à base des légumes, du fumbu que les Congolais considèrent maintenant comme des aliments des pauvres. En négligeant tous ces aspects, nous commençons à manger trop gras, trop de sucré, on prend du poids et après on devient diabétique. Voila, les facteurs qui font que le diabète aujourd’hui explose au Congo».

Pour le Dr  Charley Loumade Elenga-Bongo, la lutte contre le diabète doit commencer par la prévention en disant aux Congolais qu’afficher le gros ventre que nous voyons souvent aujourd’hui  dans les rues, n’est pas un facteur de richesse et de bonne santé, c’est plutôt un facteur de maladies futures comme le diabète, l’hypertension artérielle et le triangle se referme avec les accidents cardio vasculaires (AVC) qui sont une complication de ces maladies, une complication mortelle et invalidante.  

Créé en 2011, le Réseau panafricain pour le bien- être communautaire (R.PANABEC) œuvre pour la santé et le bien- être communautaire avec pour  chevaux de bataille la lutte contre le VIH/Sida, le paludisme, la drépanocytose, le diabète, l’hépatite virale, le cancer, les AVC sans oublier la lutte contre la pauvreté et l’insalubrité. Le R.PANABEC fait aussi la promotion du don de sang  bénévole, la lutte pour les droits des donneurs bénévoles et la préservation de l’environnement sain. Plusieurs actions d’intérêt public ont déjà été menées par le R.PANABEC notamment lors des journées mondiales du donneur de sang bénévole, de l’environnement, de lutte contre le Sida, de l’enfance.  Une sensibilisation a été menée les 28 juillet et le 23 Août derniers dans les églises de Pointe-Noire à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre l’hépatite–virale.

Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: une vue de l'assistance lors de l'exposé du Dr Elenga-Bongo Photo 2: le Dr Charley Loumade Elenga-Bongo pendant son exposé crédit photos"Adiac"

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