Les étrangers soutiennent le système social italien

Samedi 12 Mars 2016 - 15:47

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Les impôts des étrangers en situation régulière financent les retraites des Italiens, affirme une étude.

Toujours vue comme un problème, l’immigration a aussi ses retombées positives en Italie. C’est l’ancien Premier ministre, Massimo d’Alema (président du conseil d’octobre 1998 à avril 2000), qui fut le premier dans la classe politique à soutenir que l’immigration était avant tout un problème économique. Dans ce sens que ce qu’elle coûtait au pays devait être mis en parallèle avec ce qu’elle « rapportait », directement ou non. Ancien communiste, d’Alema estimait que le problème ne devait pas s’aborder à seuls coups d’imprécations humanistes ou d’anathèmes xénophobes.

Cette ligne de vision n’a cessé de se confirmer même si, au gré des événements heureux ou malheureux, l’immigré n’a cessé de pâtir de l’image du parfait bouc émissaire dans la société. Une voix autorisée est venue mettre tout le monde d’accord en Italie cette semaine. Un rapport du juge Roberto Garofoli, directeur de cabinet du ministre de l’Economie et des Finances, Pier Carlo Padoan, a en effet indiqué mercredi qu’ « en 2014, les travailleurs extra-communautaires ont versé environ 8 milliards d'euros de contribution » à la sécurité sociale.

Dans le même temps, ils ont reçu « des retraites pour un montant d'environ 642 millions d'euros et d'autres prestations pour environ 2,42 milliards ». Conclusion mathématique : « le solde positif est légèrement inférieur à cinq milliards. D'autres calculs démontrent que les contributions versées par les immigrés permettent de payer les retraites de 600.000 Italiens chaque année », souligne le rapport, repris jeudi par le quotidien romain à grand tirage, La Repubblica.

Ce rapport intervient dans un contexte de tensions autour de la question de l’immigration, l’Italie se plaignant que l’Europe la laisse faire face seule aux flux de migrants traversant la Méditerranée pour tenter de gagner l’Europe. En interne, des mouvements populistes ne cessent de gagner en vigueur autour d’un discours anti-immigrés qui se construit autour du poids financier de ce phénomène. Le rapport du juge Garofoli souligne que les frais soutenus par l'Italie pour faire face à l'arrivée de plus de 150.000 immigrés en 2015 ont atteint le chiffre de 3,3 milliards d'euros. Mais les contribuables étrangers ont déclaré en 2014 environ 45 milliards de revenus sur lesquels ils ont payé près de 6,8 milliards d'impôts, ajoute le magistrat.

Ces chiffres viennent, une nouvelle fois, démontrer la contribution que les immigrés donnent à l'économie italienne et à sa population vieillissante. Déjà en novembre 2013, un rapport soulignait que les immigrés avaient versé en 2011 à l'Etat environ 13,3 milliards d'euros en impôts, taxes et autres versements, tandis que ce dernier avait dépensé en leur faveur 11,9 milliards, avec un solde positif de 1,4 milliard pour les finances publiques.

Lucien Mpama

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