Les immortelles chansons d’Afrique : « African Typic Collection » de Sam Fan Thomas

Jeudi 16 Juillet 2020 - 20:34

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Avec une voix feutrée, des rythmes scandés, un balancement inéluctablement dansant, Sam Fan Thomas a conquis le microcosme musical. Il enregistre en 1984 l’album « Makassi » dans lequel figure un titre radieux : « African Typic Collection ».

C’est sous la bannière d’Isidore Tamwo, artiste musicien, directeur et fondateur des éditions « Tamwo Records » que cet opus voit le jour. Tamwo et Sam vont se rendre à Paris, au studio Johanna, où ils signeront ce disque. Grâce à son morceau « African Typic Collection », Sam va battre tous les records de ventes et se maintiendra sur la sphère des meilleurs disques pendant un intervalle relativement long. Avec ce succès tapageux, l’artiste remportera un disque d’or la même année. Dans cette chanson, l’artiste partage son idéal d’une Afrique unifiée. Il invite, par conséquent, le monde entier à danser aux rythmes de la musique ancestrale d’Afrique. Une manière pour lui d’exalter la culture de son continent.

Le titre de l’album est évocateur « Makassi », il exprime un nouveau style que l’artiste a créé. Un genre plus cadencé que le Makossa classique. « Makassi » en Lingala symbolise la force. C’est sans doute ce qui justifie l’impact de ce 33 tours à l’échelle mondiale. Ce tube est marqué par une forte influence de la musique brazzavilloise, notamment celle de Pamelo, Théo Blaise Nounkou, Pierre Moutouari. La musique kinoise y est représentée par l’emprunt du titre « Boma l’heure »  de Franco Luambo avec l’Ok Jazz où ce dernier chante en Lingala : « Mosala na kosalaka mama, éluki ndé bayémbi mama, éluki ndé babini  mama, éluki ndé bakumisi mama », ce qui se traduit par « le travail que j’accomplis, madame, recherche des chanteurs, des danseurs et des encouragements via le mécénat ».

Dans cette œuvre discographique on retrouve Tamwo et Sam au chœur accompagnés de Sisi Dipoko et Florence Titty. Ils jouent aussi les percussions avec Dénis Hekimian qui en plus exécute la batterie. Les guitares (solo et accompagnement) sont assurées par Sam, la guitare basse quant à elle est grattée par Michel Alibo. Le clavier et les cuivres sont respectivement opérés par Jean Claude Naimro du groupe Kassav, Jimmy et Fredo. Cette chanson qui a été massivement applaudie a fait d’Isidore Tamwo le premier producteur camerounais à avoir donné un disque d’or à son artiste.

Né il y a 68 ans, à Bafoussam, au Cameroun, Samuel Ndonfeng, dit Sam Fan Thomas a un parcours glorieux jalonné de plusieurs distinctions honorifiques : prix de meilleures ventes aux Antilles.  En 2006, il reçoit le Tamani d’honneur au Mali. En 2008, on lui décerne un Kundé d’honneur, lors des Oscars de la musique Burkinabé. Il débuta sa carrière avec le groupe camerounais « Les Tigres Noirs », jusqu’en 1976, l’année où il évoluera en solo. Il détient un studio d’enregistrement au Cameroun, dénommé « Makassi ».   

 

Frédéric Mafina

Légendes et crédits photo : 

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