Ligue des champions UEFA: le Real de Zidane entre dans la légende avec un triplé inédit

Dimanche 27 Mai 2018 - 7:30

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Du jamais vu dans l'histoire de la "Coupe aux grandes oreilles"! Le Real Madrid de Zinédine Zidane a remporté sa troisième Ligue des champions d'affilée, performance inédite, grâce à sa victoire face à Liverpool (3-1) avec notamment un but d'anthologie de Gareth Bale et deux boulettes du gardien des Reds Loris Karius, samedi à Kiev.

Plus que jamais entré dans la légende: moins de trois ans après le début de sa première expérience de coach d'une équipe professionnelle, "Zizou" a réalisé l'exploit de détrôner au palmarès tous les plus grands entraîneurs de l'histoire de la compétition européenne. 

"Forcément, ce soir c'est un moment historique. Gagner trois fois d'affilée... C'est un truc de fou de vivre ça. Même si on y croit, on y pense quand on travaille fort. Avec une équipe comme ça, on peut aller loin, mais en gagner trois, c'est un truc de fou. Il faut en profiter, penser à ce que les joueurs ont fait tous ensemble", a-t-il déclaré sur beIN Sports.

Trente ans après le mythique AC Milan d'Arrigo Sacchi, vainqueur en 1989 et 1990, et moins d'une décennie après le FC Barcelone de Pep Guardiola (2009 et 2011), "le Real de Zidane" a encore fait mieux pour marquer définitivement son époque. Grâce à qui ? Son compatriote Karim Benzema (51e mn), qu'il a toujours défendu quand il était décrié pour son inefficacité, et Gareth Bale, auteur d'un retouné acrobatique "ronaldesque"..., trois minutes après son entrée en jeu (64e mn) puis du doublé en fin de match (84e)!

Depuis son arrivée sur son banc, d'abord comme entraîneur-adjoint en 2014, puis comme entraîneur principal à la surprise générale depuis 2016, Madrid reste sur quatre finales de C1 et... quatre victoires en cinq ans. Tout simplement imbattable...

Mieux, "ZZ" a réussi à se défaire de son coriace challenger Liverpool pour décrocher la 13e C1 de l'histoire de la "Maison-Blanche". Un record aussi...

Les larmes du Pharaon

Malgré le soutien incroyable de ses supporters, véritable vague rouge assourdissante avec ses "Allez, Allez, Allez (en français, ndlr), la magie de Kiev n'a pas été aussi puissante pour Liverpool que celle d'Istanbul, lieu de son dernier triomphe européen en 2005.

Pis, Jürgen Klopp, qui rêvait de vivre enfin son premier sacre européen et décrocher la sixième étoile pour les Reds, n'est pas parvenu à se défaire de sa réputation de "chat noir". Après avoir échoué en Europa League en 2016 et en C1 avec Dortmund en 2013, l'Allemand a perdu la troisième finale européenne de sa carrière.

Pour réussir l'exploit, il comptait pourtant sur son atout maître, Mohamed Salah, déterminé à doper ses chances de devenir le premier joueur à ravir le Ballon d'Or aux "cracks" Lionel Messi et Cristiano Ronaldo lors du dernier match de la plus belle saison de sa carrière (quarante-quatre buts toutes compétitions confondues).

Mais après un début de partie très encourageant, l'inimaginable s'est produit peu avant la demi-heure de jeu. A la suite d'un duel musclé avec Sergio Ramos, l'Egyptien est retombé sur sa clavicule gauche, laissant craindre le pire aux milliers de supporters des "Reds" devenus d'un seul coup plus silencieux (27e mn). 

Décidé à jouer malgré la douleur, il se résout à sortir du terrain en pleurs et la mort dans l'âme. Et dire peut-être aussi adieu au Mondial en Russie...

Klopp: "Une blessure grave" de Salah

Le joueur a quitté le stade en traversant la zone mixte sans le moindre mot, avec le bras en écharpe. Klopp s'est exprimé pour lui: le technicien allemand a évoqué "une blessure sérieuse", développant: "Je pense que c'est soit la clavicule, soit l'épaule, ça n'a pas l'air bon".

Cinq minutes plus tard, c'était au tour du madrilène Carvajal de sortir en pleurs sur blessure. Mais ce n'est pas Cristiano Ronaldo, le facteur X du Real. La star portugaise, meilleur buteur de la compétition (dix buts), a failli ouvrir le score juste avant la mi-temps mais sa reprise de la tête, en légère position de hors-jeu, a été bien repoussée par Karius, avant que Benzema, à l'affut, ne voit son but logiquement refusé (43e mn).

Dès le retour des vestiaires, le Real a été tout proche de punir une incroyable erreur de Lallana, le remplaçant de Salah, mais le tir lobé d'Isco a fini sur la barre de Karius (48e mn) ! L'épisode annonciateur d'une bourde encore plus énorme signée Karius. Après avoir capté un long ballon anodin, le gardien a relancé... sur le pied de Benzema, tout heureux de voir le but entré dans le camp adverse (51e mn).

Bale, "coaching gagnant" de zidane

Mais Liverpool ne lâche jamais rien, à l'image de Sadio Mané qui s'est arraché pour reprendre une remise de la tête de Lovren sur corner et égalisé dans la foulée du bout du pied (55e mn).

C'est alors que le tournant du match a eu lieu : Zidane, désormais réputé pour ses "coaching gagnants", a fait entrer en jeu son joker Gareth Bale (61e mn)... qui redonnera trois minutes plus tard l'avantage à son équipe d'un retourné somptueux. Sur un centre de Marcelo, le Gallois s'est élevé dans les airs, comme "CR7" face à la Juventus Turin en quarts de finale, pour battre Karius (64e mn).

Pour le grand bonheur de "Zizou", d'habitude si zen, qui laissera parler ses émotions avec son moulinet du poignet désormais culte. Dans une fin de match haletante, Bale assure définitivement le succès (83e mn) sur une nouvelle faute de mains spectaculaire du gardien adverse. Le Français peut savourer, il a écrit une nouvelle page de son histoire royale.

Camille Delourme avec AFP

Légendes et crédits photo : 

Gareth Bale, lancé en cours de match par Zidane, a été l'artisan du succès madrilène (Franck Fife/AFP)

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