L’industrie spatiale africaine : un marché rentable et en pleine croissance

Lundi 6 Janvier 2020 - 14:39

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Le secteur spatial africain est en pleine frénésie. De nombreux pays veulent lancer leur propre satellite. L'objectif visé : acquérir une indépendance dans les télécommunications (surveillance du territoire, météorologie ou recherche).

Dans la première édition de son rapport annuel sur l’industrie spatiale en Afrique, Space in Africa révèle qu’entre 1998 et novembre 2019, trente-huit satellites ont été mis en orbite dans le ciel. Le dynamisme actuel du secteur spatial africain traduit une volonté d’indépendance des nations africaines, et un désir de faire des économies dans l’amélioration de la couverture télécoms de leur territoire national, et des opportunités d’affaires qu’offre le segment de marché des services satellites, longtemps monopolisé par des entreprises étrangères. Ces pays peuvent aussi commercialiser des capacités télécoms ou des services à haute valeur ajoutée (surveillance du territoire, navigation, gestion des ressources naturelles ou météorologie).

Ainsi le marché spatial africain pèse plus de 7 milliards de dollars par an et devrait dépasser les 10 milliards de dollars d'ici 2024. Ces systèmes satellitaires en orbite basse (télécommunications, télédétection, imagerie, météorologie) sont considérés comme l’une des trois technologies qui transformera le monde des affaires en Afrique au cours des dix prochaines années. Cette technologie est donc entrée dans "le plateau de productivité", c'est-à-dire dans sa période de rentabilité sur le continent. Et sur les 38 satellites déjà lancés par des nations africaines, quinze servent à l’observation de la Terre, onze aux communications, huit à la démonstration de technologies, deux à des projets éducatifs, un est orienté dans l’expérimentation scientifique et un autre est à usage militaire.

Dans sa phase de développement, l’industrie spatiale africaine devrait entrer dans sa phase de consolidation d’ici cinq ans avec l’apparition de nouveaux satellites dans le ciel du continent, portés par de nouveaux pays, convaincus des choix de leurs prédécesseurs. Ainsi, de fin 2019 à 2025, plus de trente nouveaux satellites africains sont attendus dans l’espace. L'Ethiopie et l'île Maurice vont lancer un satellite d’observation de la terre; la Tunisie mettra en orbite une constellation de 30 satellites destinés aux télécommunications d’ici 2023; l’Angola va lancer Angosat-2 d’ici 2021, puis un satellite d’observation de la Terre Angosat-3 d’ici 2025. L’Egypte est engagée avec la Chine dans la construction du satellite ''MisrSat II '' qui devrait entrer en orbite d’ici 2025. Le Zimbabwe et l’Ouganda ont échangé avec la Russie lors du sommet de Sotchi pour lancer chacun un satellite d’observation de la Terre d’ici 2022.

Noël Ndong

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