Lire ou relire :« Brazzaville, ma mère » de Bedel Baouna

Jeudi 27 Février 2020 - 20:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Autobiographie au titre énigmatique, ce roman met en exergue quelques reflets de la société congolaise actuelle.

L’auteur présente l’actuelle Brazzaville dans une succession de cartes postales et promène le lecteur dans le réel et non l’imaginaire. À travers son héroïne Florence, « Brazzaville, ma mère » conte le récit d’une femme abandonnée par une mère désinvolte. 

Élevée à Paris par un oncle, pour la protéger de l’oppression de sa mère, la jeune femme devient journaliste et travaille pour un magazine. Elle décide alors après trente ans d’absence de renouer avec ses racines congolaises, mais surtout pour aller à la rencontre de sa mère, Jeanne, une femme énigmatique, qui fait courber au travers des rites ancestraux les hommes et femmes puissants et nantis de la ville. « Ecrire sur ma mère était un point de départ. Erreur, illustrons, aujourd’hui, c’est un point de rupture », déclare Florence, l’héroïne du livre dans la page 155.

La quête d’identité de Florence s’est avérée complexe. Elle tente de découvrir tout au long de son périple la source de la puissance politique et économique de sa mère. Secrets, mensonges et trahisons s’entremêlent comme dans un plat épicé. Pour la narratrice, c’est tout un monde qui s’effondre quand elle découvre le passé musclé de sa mère.

Par ailleurs, « Brazzaville ma mère » décrit le comportement du citoyen en général, de l’homme politique, en particulier. A certain moment, l’auteur devient de moins en moins romancier pour prendre la place du sociologue. Il décrit une société congolaise qui est en train de perdre quelques-unes de ses valeurs ancestrales : «La veuve se soucie de la beauté plus que l’épave de son mari maquilleuse de renom, sa peau est vraiment claire sous l’effet de l’hydroquinone, elle traîne une tonne de bijoux et d’accessoires. Elle porte une robe turquoise qui dessine les contours de ses cuisses », page 132

 

Cisse Dimi

Légendes et crédits photo : 

Couverture de l'ouvrage

Notification: 

Non