Lire ou relire: "Mon doux peuple"

Jeudi 3 Janvier 2019 - 21:14

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Voici un recueil de cent dix poèmes consacrés principalement sur l’amour de la patrie. Le Congo est ce beau pays que chante Gaetan Ngoua, dans un ton lyrique et épique proche de son compatriote Maxime N’Debeka.

 

Le recueil "Mon doux peuple" est véritablement un coup de maître. Jamais un poète n’a tant bavé sur le Congo en un seul ouvrage que Gaëtan Ngoua, avec une certaine nostalgie qui rappelle les chants patriotiques des années 1970-1980. On le trouve tantôt comme dans la peau d’un Mangungu Cley sur l’après-pétrole, proposant par ses textes les remèdes aux maux qui défigurent ce pays qui l’a vu naître et grandir. Tantôt comme dans la peau d’un Jacques Loubelo, avec un style atypique -une écriture un peu décalée- interpellant et éveillant les consciences au rythme de "La Congolaise", l’hymne national.

Le poète comme un visionnaire larmoie pour la liberté, facteur d’épanouissement de la culture. « Quand l’art a des larmes aux coins des yeux, écrit-il, la liberté a mille épines qui lui brûlent les pieds. Laisser marcher aisément l’art, (…) car l’art est un télescope émouvant, qui filme au-delà des âges et du temps » (p.12).

Il invite de surcroît d’un poème à l’autre, à la concorde nationale, au civisme et au travail. « J’ai la conviction que bientôt les chantres de la division et de la haine seront inutiles, et que plus personne ne les suivra. (…) Et nous comprendrons dès lors que nos problèmes sont ailleurs. Comme un seul homme, nous dirons non à la division » (p.16).

Il revient sur certains sinistres que le Congo a connus, notamment en la matinée du 4 mars 2012 ou du 14 février 2016, ou encore le 4 avril… car, pour lui, « qui ne dit mot devant la barbarie est un barbare » (p.122) et « vouloir le bien de tous c’est vouloir son propre bien » (p.141), puisqu’«il ne faut jamais vivre comme si de rien n’était. Car, partout, on a besoin de seringues il nous suffit juste de ranger nos flingues » (p.144), lit-on dans cet ouvrage fleuve et attrayant. "Mon doux peuple", publié aux Editions Cana, est le troisième recueil du poète congolais Gaëtan Ngoua, après "Rêves candides"  et "C’est urgent".

 

Aubin Banzouzi

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