Lire ou relire : "Une lumière sur la chandelle" de Paul N’zo Mono

Jeudi 5 Décembre 2019 - 20:40

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Le recueil publié dans la collection des cinq continents, à l’Harmattan, est une évocation des souvenirs amers des conflits armés qui ont maculé l’histoire du Congo, pays d’origine du poète.

Le livre s’ouvre par une épigraphe extraite de "La Parenthèse de sang" de Sony Labou Tansi : « Tout devient ombre. Et l’ombre ne pardonne pas. Dans cet enchevêtrement des morts et de vivants. On ne saura jamais plus qui. Qui est dans la lumière et qui est dans l’ombre. Jamais plus ! »

Ce tableau lugubre est une chaîne de douloureuses anecdotes qui pèsent sur la mémoire du poète. Celui-ci essaie malgré tout d’y soutirer une raison de croire en la beauté de la vie comme jadis, avant la survenue de l’ignominie. Cela par des mots et par une subtilité de style qui accrochent.

L’auteur se souvient de la candeur enfantine d’antan dans les étreintes affectueuses de la belle congolaise, pudique et généreuse. Cette lointaine tendresse maternelle ou amicale transgressée par une cohorte de sadiques moulés confortablement dans des pratiques abjectes.

Sur quatre-vingt-trois pages, le poète exprime sa réprobation vis-à-vis des violences gratuites et insensées ou encore du climat mortifère des guerres inutiles, à travers quatre titres. « Sang soleil », « L’amour fuyant », « Une lumière sur la chandelle » qui donne son titre au recueil, et « Ville à l’encre rouge ».

Tous ces poèmes traduisent l’expression du tragique sous diverses facettes. Mais avec l’unique dessein, celui de voir surgir une ère nouvelle et plus radieuse. Indéfiniment, loin de la musique insupportable des canons et de la barbarie endémique où la première victime est la femme, berceau de toute existence humaine. A côté parfois, des fragiles nourrissons ou de pauvres innocents dont le seul tort est d’être nés ou présents sur les lieux d’infamie.

La plume de Paul N’zo Mono est en effet un hymne de liberté et d’espoir pour faire prendre conscience à ses compatriotes et à l’humanité entière que « Tuer est un métier de désespoir » (P. 

Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

Couverture du livre

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