Littérature : Hugues Éta expose sur son oeuvre

Lundi 6 Novembre 2017 - 17:38

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Dans le cadre du club des lecteurs organisé par l’Institut français du Congo de Pointe-Noire, le poète et romancier a échangé, le 4 novembre, avec le public.

Hugues Éta a commencé à écrire dès sa tendre jeunesse. Son aspiration a toujours été de voir un jour ses manuscrits être publiés. Cela a été fait quelques années plus tard. Encouragé par son oncle écrivain, qui ne manquait pas de lui prodiguer des sages et précieux conseils pour faire carrière dans l’art littéraire, et stimulé par les quelques récompenses glanées ici et là, notamment dans les années 1990 alors qu’il est encore sur le banc de l’école, Hugues Éta est entré dans le giron des écrivains par la grande porte. En 1996, il est associé, à travers ses œuvres, dans certains ouvrages collectifs avant de publier en 2003 "Mourir pour naître", son premier recueil de poèmes.

À l’aise dans la poésie que dans le roman, le poète décrit des situations difficiles dans ses œuvres avec un brin d'humour et une ironie aigre douce. «Tout en écrivant, il réfléchit sur l’écriture », a dit Jean- Baptiste Tati Utaliane. Et d’ajouter, en paraphrasant Hugues Éta, « Ma poésie est plus navigable que le fleuve Congo ».  Dans "Mourir pour naître", deux thèmes récurrents se côtoient en justifiant ainsi le caractère dialectique des rapports entre la vie et la mort. La mort ici n’est pas perçue comme une fin mais plutôt comme une condition sine qua none de la vie, de l’ouverture au monde, de l’entrée du poète dans l’arène littéraire, a dit le critique littéraire. «Pour  Hugues Éta, la question inaugurale du  "Comment exister" traduit non seulement l’angoisse existentielle du poète devant la complexité de la condition humaine mais aussi l’angoisse ontologique du double de l’homme qu’est le poète, autrement dit comment exister, comment naître à la poésie, comment ne pas paraître mais comment être poète. Il s’agit là d’une réflexion sur l’existence humaine et surtout une réflexion sur sa  démarche, sa quête poétique », a poursuivi le critique littéraire.

L’originalité de sa poésie, a ajouté Jean-Baptiste Tati Utaliane,  n’apparaît pas seulement dans la qualité des images mais également dans la réflexion interne du poète au sein même du poème. Partageant son temps entre sa profession d’enseignant et sa passion qu’est l’écriture, Hugues Éta prône la complémentarité entre les deux disciplines.  Selon lui, il ne faut en aucun moment hésiter de faire lire les écrits aux plus anciens dans le métier. Ce n’est que de cette manière que l’on va s’élever dans l’écriture et assurer la relève des aînés que sont Sony Labou Tansi, Jean-Baptiste Tati Loutard, Sylvain Bemba ...

Après avoir obtenu une licence en anglais à la Faculté des lettres et des sciences humaines de l’université Marien-Ngouabi en 1998, Hugues Éta s’est lancé dans l’enseignement du français et d’anglais. Sa bibliographie compte des œuvres telles que "Mourir pour naître", Éditions La Bruyère, "L’Ame des larmes" suivi de "l’Ivresse des sueurs" Editions Edilivre (poésie) et des romans « Une silhouette de moule », Editions Le chasseur abstrait, « Manuscrit du bonheur brûlé », Editions La Doxa,  « Une araignée sue une jacinthe d’eau » Edilivre (roman) et a participé à de nombreux ouvrages collectifs. Ses distinctions les plus marquantes sont : 2e prix Martin Luther King au concours de poésie de l’ambassade des Etats-Unis à Brazzaville en 1992, Prix Tchikounda du meilleur écrivain  du département du Kouilou en 2004, Prix Paul Éluard de la Société des poètes français pour "l’Ame des larmes" en 2012, lauréat du Prix de l’écritoire d’Estieugues avec mention spéciale du jury pour son recueil de poésie "L’os de mes eaux". En 2013, il a participé au festival Étonnants voyageurs à Brazzaville et a exposé au Salon du livre de Paris en 2013 et 2016.

Notons que la muse de l'écrivain, son inspiration, ses œuvres littéraires ont dominé ces échanges étayés par les notes de lecture de Jean-Baptiste Tati Utaliane, poète et critique littéraire. Le directeur départemental du Livre et de la Lecture publique de Pointe-Noire, Alphonse Nkala, des écrivains et des élèves y étaient présents.

Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

Hugues Éta et Jean-Baptiste Utaliane crédit photo"Adiac"

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