Littérature : Rita Fabienne a de l’encre dans ses veines

Vendredi 3 Juillet 2020 - 13:49

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L’auteure de « Face à la mer », paru aux éditions La Fleuvitude, nous ouvre la porte de son univers. Rencontre avec une jeune écrivaine, la passion des mots chevillée au corps.

Dès la prise de contact pour ma demande d’interview, la réponse de Rita Fabienne, auteure du roman « Face à la mer », est tranchante comme une lame de rasoir. « Ok mais je ne veux pas parler de mon dernier livre », me dit-elle.  Cela conduit, évidemment et a contrario à cette curiosité naturelle de savoir pourquoi « il est compliqué pour le moment de se le procurer, moi j’ai arrêté d’en parler et je peux même ajouter que j’ai fait une croix dessus ».  Un regret ? : « Non. Ou alors si, peut-être que je ne suis pas assez entrée dans les détails, que je me suis pas assez étendue dans ce livre, j’ai trouvé mon roman trop rapide à lire ».  Le sujet de « Face à la mer » est clos mais le décor est planté : Parlons littérature ! Quand bien même Rita Fabienne est passionnée par l’art dramatique, le cinéma, le chant, la musique, et plus encore par la photographie, la littérature reste son cheval de bataille !

A parler du 5e art qu’est la littérature, les souvenirs de Rita Fabienne, originaire de Kinshasa, mais native de Brazza la Verte, remontent à la surface. « Vers mes 12/13 ans, je m’écrivais des scenarii de films et j’en jouais seule tous les rôles, tous les personnages, j’étais dans mon monde au point que mes amies me trouvaient carrément loufoque. Le déclic, c’est ce bouquin "Les deux gredins" de Roald Dahl, un écrivain britannique surtout connu pour ses ouvrages de littérature jeunesse comme "Charlie et la Chocolaterie".  Moi, je lis ça, j’ai 14 ans et c’est comme un coup de foudre, une envie folle de donner vie à mon imaginaire sur papier. Bien sûr, avec le temps, d’autres livres m’ont marquée comme "L’alchimiste" de Paulo Coehlo et tant d’autres.  Tu sais, j’ai pas mal de livres dans ma chambre, j’en ai même au format numérique dans mon Smartphone, alors…  Actuellement, je suis plongée dans « Soif » d’Amélie Nothomb, le prochain m’attend déjà sur ma table de chevet, c’est "La Bella de Casa" de In Koli Jean Bofane.  Je lis énormément comme si je devais rattraper quelque chose, un temps perdu qui m’aurait échappé ».  

Quand elle ne lit pas, elle écrit, cela reste son monde, son voyage dans son imaginaire avec les mots pour bagages, des bagages qu’elle pose ici et là, sans jamais se presser, au gré de ses inspirations.  C’est un itinéraire inconnu, une marche lente : « Mes premiers textes, je les couchais au hasard d’un cahier, d’un calepin, d’un agenda. Une seule page vierge et blanche était une invitation, une inspiration. Aujourd’hui, je saisis les mots sur un ordinateur, pour ne pas noyer mon regard dans l’encombrement des ratures, voir plus clair. Mes élans d’écriture sont soudains, c’est assez brutal, cela me prend comme ça, peu importe l’heure, peu importe où je suis. C’est quelque chose d’assez enivrant.  Mon esprit est tourné vers mon second roman mais le temps est suspendu à mes inspirations qui sont d’un genre assez capricieux. Alors, ce second roman peut me prendre un an, ou deux ou trois. Cette marche lente est ma liberté d’écrire, j’attends que les élans m’emportent.»

A écouter parler Rita Fabienne, ce n’est pas un sang qui coule dans ses veines mais une encre fleuve qui emporte dans son courant la passion des mots, ceux d’hier et de demain, et c’est comme la promesse d’un prochain rendez vous avec cette jeune romancière. Le temps que le fleuve déborde dans son imaginaire.   

 

 

Philippe Edouard

Légendes et crédits photo : 

Rita Fabienne

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