Livre : Armand Elenga publie « Camp Colonna d’Ornano- Le Saint-Cyr de la France libre à Brazzaville »

Jeudi 19 Novembre 2020 - 17:45

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La présentation et dédicace de l'éssai « Camp Colonna d’Ornano- Le Saint-Cyr de la France libre à Brazzaville » d'Armand Elenga,  paru aux éditions L’Harmattan et préfacé par Simplice Euloge Lebi, a eu lieu récemment  à Brazzaville.  

La cérémonie de présentation du livre« Camp Colonna d’Ornano- Le Saint-Cyr de la France libre à Brazzaville » a débuté par la lecture en boucle d’images du Camp Colonna d’Ornano, suivi du mot introductif de Jessy Loemba, président du Forum des gens de lettres. Le Dr Simplice Euloge Lébi a présenté l’auteur, avant que les Professeurs Abraham Constant Ndinga Mbo, Joachim Emmanuel Goma-Théthé, Yvon Norbert Gambeg, et Grégoire Léfouoba ne procèdent à la critique de l’œuvre.

Que dit-on dans cet essai de deux cent quatre-vingt pages ? En 1940, peu après l’échec de l’opération Menace qui avait fait naître au large de Dakar le découragement chez le général De Gaulle, Brazzaville abrita un camp de la France libre. Ce camp dispensa une formation de base d’officier d’infanterie à deux-cent-quatre vingt jeunes volontaires européens, qui furent immédiatement projetés dans les différents théâtres d’opérations de la Seconde Guerre mondiale. Avatar de la prestigieuse école de Saint-Cyr, qui formait la crème militaire française en métropole, alors fermée, le Camp Colonna d’Ornano sera le plus grand peloton de la France libre. L’un de ses anciens élèves, Jean Bellec- célèbre guide scout des Noirs à Brazzaville- sera le premier commandant de l’École indigène d’enfants de troupes, qui deviendra plus tard Ecole général Leclerc. Mais auparavant,  quelques élèves partis de Londres vont vulgariser une danse devenue très célèbre à Brazzaville : le swing-guignol.  

Le livre d'Armand Elenga met en lumière quatorze révélations cruciales concernant le Camp Colonna d’Ornano. Il s’agissait d’une réplique de la prestigieuse école spéciale militaire de Saint-Cyr. En version France libre, elle a été un « peloton temporaire », initialement destiné à former pour la durée de la guerre.

Cette école a existé de décembre 1940 à juin 1942. Sa mission a pris fin suite à la mutation soudaine de la France libre en France Combattante, à compte du 1er juillet 1942. C’était la première école d’officiers en Afrique équatoriale française (AEF) et en Afrique occidentale française (AOF), sous le régime de l’indigénat. Pour éviter les services de renseignement de Vichy et des Nazis, cette école avait le statut de structure classifiée. Le nom attribué au gymnase construit à Brazzaville, en face du CEG Nganga Edouard, à l’occasion de la onzième édition des Jeux Africains aurait dû être Jean Colonna d’Ornano, qui partage une histoire avec ce site, et non pas Michel d’Ornano.

S’agissant de la place des événements d’octobre 1940,  le général de Gaulle fait le choix de poursuivre la guerre. A Londres, où il a obtenu le soutien de Churchill, il n’est encore que l’ombre de lui-même. Malgré lui, il emménage son état-major au n°4, Carlton Garden, dans une grande bâtisse, partiellement détruite par les bombardements de la Luftwaffeau centre de Londres, le 22 juillet 1940. Ses troupes, les Forces françaises libres (F.F.L.), occupent un camp de Deville, appartenant à l’armée canadienne. Il n’est prêté à l’homme du 18 juin que pour trois mois, à compter de juillet, suivant les accords des Chéquiers. Outre ce défi de trouver d’autres structures destinées à la poursuite de la formation à compter de septembre 1940 un autre problème tourmente désormais le chef de la France libre: le manque de jeunes officiers....

                                                                       Qui est Jean Colonna ?

Partisan de la première heure de la France libre, Jean Colonna d’Ornano est né le 5 avril 1895 à Alger, d’une famille corse qui avait déjà donné à la France plusieurs généraux. Il est le petit-fils d’Antoine Philippe d’Ornano, maréchal de France inhumé à l’Hôtel des Invalides en 1863.  A la tête de mille tirailleurs Saras du Régiment des tirailleurs sénégalais du Tchad devant rejoindre la métropole, il est bloqué à Pointe-Noire, en début 1940, dès l’annonce de l’armistice…

Armand Elenga, auteur de l'ouvrage,  est né à Brazzaville, et est ancien enfant de troupe de l’École militaire préparatoire général Leclerc,  promotion Fidèle Mfoumouangani (matricule 2361), et officier supérieur du génie. Licencié en journalisme, il est officier de presse et auteur de nombreuses publications. Deuxième prix africain de la bande dessinée (France, 1991) et prix de la mise en scène du festival de théâtre des établissements scolaires (Brazzaville, 1994), il est auteur de deux pièces de théâtre parues aux éditions Edilivre et récompensées chacune d’un diplômé littéraire.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo : Armand Elenga présentant son œuvre et la plume comme symbole d'écrivain émérite (crédit photo/ ADIAC)

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