Loi financière : les prévisions établies sur base d’un cadrage macroéconomique stable en 2014

Mercredi 8 Janvier 2014 - 17:47

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Le premier ministre, Matata Ponyo, a reconnu la nécessité pour son gouvernement de maximiser les recettes propres, avant de présenter les indicateurs retenus dans ce projet, à savoir un taux de croissance du PIB de 8,7%, un taux d’inflation moyen de 3,9% (taux d’inflation fin période 3,7%), un taux de change moyen de 927 FC/le dollar (932 FC/le dollar en fin période) et une pression fiscale de 22%.

Matata Ponyo a défendu un projet de budget 2014 établi en équilibre en recettes comme en dépenses à 7611 milliards de FC, soit un taux d’accroissement de près de 5% par rapport à l’exercice précédent. Le chef du gouvernement a fait remarquer à la plénière insisté l'importance du pas franchi par rapport aux exercices passés grâce aux efforts de stabilité des paramètres du cadrage macroéconomique par une gestion selon les normes nationales et internationales admises. Ces taux de progression perceptibles dans les économies émergentes sont ainsi le fruit d’une bonne évolution du cadre macroéconomique, a-t-il poursuivi. Plusieurs députés nationaux ont remis en question la capacité réelle du gouvernement à tenir ses engagement en accroissant effectivement les recettes courantes, au moment où les budgets passés n’ont pas été appliqués dans leur intégralité. Certains parmi eux sont allés plus loin en exigeant l’annulation pure et simple de l’examen de ce projet de budget, en raison des insuffisances manifestes.

Selon eux, les conclusions de la Cour des comptes sont révélatrices des disfonctionnements dans la réalisation des dépenses publiques et la tenue des comptes publics. Un député national a proposé d’infliger un « carton rouge » à la Dgrad pour sa contreperformance dans la mobilisation des recettes. Pour un autre élu, il a repris une citation du vice-Premier ministre et ministre du Budget, Daniel Mukoko, sur les défis importants à relever afin de mettre fin au coulage des recettes qui doit être, selon lui, un point sur lequel tout le monde est d’accord. Le pays ne mobilise donc pas assez. Le projet de budget 2014 est constitué de trois rubriques importantes : Budget général 6687 milliards de FC (89%), Budget annexe 516 milliards de FC (7%) et Comptes spéciaux 307 milliards de FC (4%). Se basant sur les chiffres présentés, il est constaté l’absence de données sur les recettes provenant des contrats chinois, des joint-ventures et des pas-de-porte. Il s’agit pourtant de rentrées pour le pays qui devaient être prévues, a martelé un député.

Réagissant sur cette question, un autre élu du peuple a fait remarquer la difficulté de se retrouver sur les statistiques officielles. La question des recettes provenant des comptes spéciaux a été posée au Premier ministre Matata. Il s’agit notamment des crédits provenant du Fonds de promotion industrielle et du Fonds de promotion culturelle. Autre point abordé, le problème relatif au chronogramme pour suivre l’exécution du programme du gouvernement. Pour Matata Ponyo, Premier ministre toujours aux commandes de l’exécutif national en dépit de l’annonce solennelle de la constitution d’un nouveau gouvernement par le président Joseph Kabila, autre point à diviser les députés nationaux, ce budget 2014 doit permettre la poursuite et la finalisation des réformes. À cet effet, un budget est prévu pour l’organisation des élections sénatoriales, provinciales et locales, l’appui aux mécanismes de suivi de l’Accord-cadre, le recensement général de la population, la construction des tribunaux de paix et la réhabilitation des centres pénitenciers civils et militaires. L’autre défi tient à la consolidation du cadre macro-économique, et cela concerne, entre autres, la relance économique dans l’est de la RDC. Il est question aussi d’appuyer la certification des gisements de la Miba, les opportunités économiques du pays, l’intensification de l’étude et de la mise en œuvre des contrats de performance ainsi que la transformation des entreprises publiques en sociétés commerciales. Enfin, la certification des gisements miniers et la pré-exploration de la cuvette centrale font partie des défis à relever en 2014.

Laurent Essolomwa