Lutte contre Boko Haram : Nkosazana Dlamini-Zuma plaide pour une action continentale

Mardi 27 Janvier 2015 - 14:29

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La présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma, a appelé le 26 janvier à Addis-Abeba, en Ethiopie, les Etats africains à réagir collectivement contre la menace Boko Haram.

Nkosazana Dlamini-Zuma s’exprimait lors de l’ouverture du conseil des ministres de l’organisation panafricaine. Pour la présidente de la commission de l’UA, le combat contre Boko Haram, loin d’être un problème local est plutôt une situation qui doit intéresser tout le continent.  « Si cette menace n’est pas contenue, nous serons tous en danger. Il est temps d’agir, d’agir collectivement contre Boko Haram », a-t-elle souligné. Nkosazana Dlamini-Zuma a dit avoir multiplié des consultations avec les Etats membres, les organisations sous-régionales et d’autres partenaires dans le but d’en finir avec ce groupe islamiste qui sème la mort et la désolation au Nigeria et au Cameroun.

Le secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, Carlos Lopes, a pour sa part parlé de la nécessité de prendre des mesures drastiques pour faire face à la montée de l’extrémisme religieux, à l'instar de Boko Haram, les Shebab ou Aqmi. «  La réponse à apporter  n’est pas que politique, mais aussi économique », a-t-il indiqué. Carlos Lopes a ajouté que ces menaces sécuritaires étaient notamment, « le résultat d’une incapacité à créer de l’activité pour les populations des régions concernées. Une instabilité qui a aussi un coût élevé pour le continent où la menace terroriste est perçue comme un risque pour les investisseurs »

Le Conseil de paix et de sécurité de l’UA qui se tiendra le 29 janvier dans la capitale éthiopienne sera focalisé essentillement sur la lutte contre Boko Haram. Ce qui devra permettre de définir un agenda anti-Boko Haram avec au programme, le déploiement sur le terrain d’une vraie force multinationale et la création d’un fonds spécial pour financer cet effort de guerre. Reste maintenant à savoir si le Nigeria acceptera le déploiement d’une telle force africaine sur son sol. Les autorités du  pays semblent toujours reticent quant à une éventuelle intervention internationale contre la secte islamique. Une intervention qui selon elles empièterait sur la souveraineté du pays, l'un des plus grands d'Afrique.

En attendant la mise en place d’une force internationale, il faut rappeler qu’Abuja et son armée sont actuellement accusés d’incompétence et de mauvaise volonté dans la lutte contre Boko Haram.

Créé en 2002, Boko Haram qui mène actuellement des opérations contre son pays et le Nord du Cameroun, a déjà tué des milliers de personnes depuis 2009 et contraint des milliers d’autres personnes à se déplacer vers des pays voisins du Nigeria. Les autorités nigérianes n’arrivent toujours pas à faire face au groupe terroriste connu pour ses attaques meurtrières. En effet, plusieurs ONG accusent Boko Haram de crime contre l’humanité et crime de guerre, appelant la communauté internationale à intervenir pour mettre un terme aux attaques quotidiennes de la nébuleuse.

Outre la lutte anti-terrorisme, le conseil de paix et de sécurité de l'UA a évoqué la question d’Ebola et plaidé pour annuler la dette des pays touchés. « L’une des solutions pour permettre au Liberia, à la Sierra Leone et à la Guinée de se relever, c’est d’annuler la dette extérieure de ces trois pays touchés par le virus. Cela ne coûterait que 3 milliards de dollars à la communauté internationale », a affirmé le secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique qui pense d'ailleurs que cette mesure constituerait « une bouffée d’oxygène pour ces pays qui tournent autour d’une croissance zéro ».

 

 

Nestor N'Gampoula