Lutte contre Ebola : des traitements prometteurs

Jeudi 15 Août 2019 - 15:03

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Deux médicaments expérimentaux se sont révélés d'une efficacité redoutable contre le virus Ebola lors d'un essai clinique en République démocratique du Congo(RDC).

Chez les patients récemment infectés, le taux de survie s'élève à 90 % environ. L'espoir d'un traitement du virus Ebola se dessine, deux médicaments ayant augmenté significativement le taux de survie de patients dans le cadre d'un essai clinique ont annoncé les autorités sanitaires américaines, qui ont co-financé l'étude. La phase actuelle de celle-ci, initiée en novembre 2018 dans le pays, sera arrêtée afin que tous les futurs patients reçoivent ces traitements ayant démontré des résultats positifs, ont ajouté les Instituts nationaux de santé américains (NIH).

Les traitements REGN-EB3 et mAb114 "sont les premiers médicaments qui, dans le cadre d'une étude scientifique solide, ont clairement montré une diminution significative de la mortalité chez les personnes atteintes du virus Ebola", souligné Anthony Fauci, directeur de l'Institut américain des maladies infectieuses et des allergies, qui fait partie du NIH.“Chez les patients traités rapidement, le taux de mortalité chute à 6 % avec le REGN-EB3 et 11 % avec le mAb114. Parmi les quelque cinq cents personnes, dont les données ont été analysées (sur un total de six cent quatre-vingt-et-un participants), la mortalité est tombée à 29 % avec le REGN-EB3 et à 34 % avec le mAb114", a détaillé Anthony Fauci.

Chez les patients infectés récemment et traités suffisamment rapidement, le taux de mortalité chute respectivement à 6 % et 11 % pour le REGN-EB3 et le mAb114. Pour les personnes ne prenant aucun traitement, le taux de mortalité est compris entre 60 et 67 %. Ces deux traitements sont des anticorps monoclonaux qui agissent en neutralisant la capacité du virus à affecter d'autres cellules. Les patients qui recevaient deux autres traitements dans le cadre de l'étude, ZMapp et Remdesivir, pourront faire le choix de changer pour les deux médicaments précédemment cités ayant prouvé leur efficacité. Les taux de mortalité pour le ZMapp et le Remdesivir étaient respectivement de 49 % et 53 %.

Les autorités américaines ont ajouté que l'analyse définitive des données récoltées serait réalisée, fin septembre ou début octobre, et que les résultats complets seraient ensuite publiés. Passer d'une maladie terrifiante à une maladie guérissable.

Selon Jeremy Farrar, directeur de la fondation britannique Wellcome Trust, cette avancée sauvera "sans aucun doute des vies. Plus nous en apprenons sur ces deux traitements, et la façon dont ils peuvent compléter la réponse sanitaire des autorités, dont la vaccination et la recherche des personnes ayant été en contact (avec les patients malades), plus nous nous rapprochons de la possibilité de faire passer Ebola d'une maladie terrifiante à une maladie évitable et guérissable", a-t-il estimé.

Malgré tout, selon Anthony Fauci, si cette étude démontre qu'il est possible de " radicalement diminuer la mortalité", l'accent doit avant tout être mis sur la prévention. " La meilleure façon d'arrêter l'épidémie, c'est avec un bon vaccin, de faire de bonnes recherches de contacts potentiels, l'isolement, et en fin de compte, le traitement" , a-t-il souligné.

Le NIH, les autorités sanitaires de RD Congo et l'OMS ont félicité l'équipe ayant mené l'étude "dans des conditions particulièrement difficiles. C'est grâce à ce type de recherches rigoureuses, vite mises en place, qu'il est possible d'identifier rapidement et avec certitude les meilleurs traitements, et de les intégrer à la réponse d'urgence à Ebola".

Plus de mille huit cents personnes sont mortes de l'épidémie d'Ebola dans l'est de la RDC depuis un an. Le virus est transmis à l'Homme par certains animaux sauvages, puis entre humains par contacts directs et étroits, via les fluides corporels d'une personne malade. Son "taux de létalité" est très élevé : il tue en moyenne environ la moitié des personnes qu'il atteint, selon l'OMS.

Noël Ndong

Notification: 

Non