Lutte contre la malnutrition : la CEEAC tire la sonnette d’alarme

Lundi 7 Novembre 2016 - 12:30

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Face à un fléau qui touche 59 millions de personnes en Afrique centrale, les participants à l’atelier sous-régional sur « le repositionnement institutionnel de la nutrition comme facteur de développement », tenu du 3 au 5 novembre à Brazzaville, ont fait un plaidoyer pour lutter efficacement contre la malnutrition.

A travers des critiques constructives, est née la déclaration de Brazzaville, laquelle inclut propositions et stratégies de lutte contre la malnutrition sous toutes ses formes. Deux cadres ont également été mis en place à savoir : la redevabilité et le respect des engagements, ainsi que la concertation et le reportage entre les différents partenaires impliqués dans la lutte contre la malnutrition. « L’objectif d’une synergie entre les politiques de nutrition et celles liées à l’accès aux biens et aux services socio-économiques de base est de créer un environnement favorable à une nutrition de qualité au service du développement du capital humain », affirme Jean-Baptiste Ondaye, secrétaire général de la présidence de la République du Congo.

Les participants à cette grand-messe se sont engagés, entre autres, à éliminer la faim, l’émaciation, le déficit pondéral, l’excès pondéral et l’obésité de l’enfant de moins de 5 ans, ainsi que les carences en micronutriments, en particulier l’anémie, chez la femme et l’enfant ; assurer la sécurité alimentaire ; améliorer la nutrition ; promouvoir l’agriculture durable.

Endossant la responsabilité de la déclaration de Brazzaville, les pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) ont vu la nécessité de mettre en place un système d’alerte en prévention, une ligne budgétaire dans tous les départements en charge, un plan intégré en faveur de la lutte contre la malnutrition et de renforcer les programmes de nutrition. Le but final est de faire baisser significativement les différentes formes de malnutrition de façon générale ,et, celles aigües et chroniques de façon particulière.

« Au-delà des politiques, un plaidoyer est nécessaire pour prioriser les actions de lutte contre la malnutrition dans les budgets de nos pays… A cet effet, nous devons insister sur l’amélioration des décaissements des budgets alloués en impliquant davantage les décideurs », a déclaré Jean-Baptiste Ondaye, avant de poursuivre : « …Il n’y a pas un meilleur investissement que celui qui assure le développement humain si indispensable pour la croissance, le mieux-être et le mieux-vivre. En effet, nos gouvernants sont tenus de protéger la vie et l’avenir de nos populations ».

Selon les estimations, la proportion d’enfants de moins de 5 ans en retard de croissance a augmenté de 41% dans la région de l’Afrique de l’ouest et du centre ; la proportion de la population de malnutris dans la région de l’Afrique centrale a augmenté de 143,7% sur la période 2014-2016 en comparaison à la période 1990-1992. La sous-nutrition occasionne un retard de développement psychomoteur de 4 sur 10 enfants en Afrique subsaharienne ; les facteurs de risques alimentaires, associés à une activité physique insuffisante, ont un poids de près de 10% du fardeau mondial de la maladie et de l’invalidité. Au regard de ces données, il sera donc question, pour les organisateurs, de mener cette lutte au-devant des préoccupations des gouvernants.

Vu l’urgence de la question, renforcer les systèmes alimentaires durables de la production à la consommation ; améliorer la nutrition en renforçant les capacités humaines et institutionnelles de lutte contre toutes les formes de malnutrition, enfin, donner aux populations les moyens nécessaires pour un mode d’alimentation sain, constituent la clé de voute pour pallier ce fléau qui ne cesse de prendre l’ampleur.

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Photo: Photo de famille des participants à l'atelier sous régional

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