Lutte contre le terrorisme : Washington envisage de renforcer sa présence militaire en Afrique

Mardi 24 Octobre 2017 - 12:37

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Estimant que la guerre se déplace d’autres parties du monde vers le continent noir et l’Asie, les Etats-Unis entrevoient de renforcer dès maintenant leur posture dans la région pour mieux combattre les djihadistes.

Pour le chef d’Etat-major américain, le général Joseph Dunford, la stratégie permettra de mieux traquer les djihadistes du groupe Etat islamique (EI) qui cherchent à se repositionner après la chute de leur califat aux confins de la Syrie et l’Irak. « Après la chute de Raqa et de Mossoul, l’Afrique est l’un des endroits où nous savons que l’ISIS (une autre dénomination de l’Etat islamique) espère renforcer sa présence », a-t-il souligné le 23 octobre, lors d’un point de presse consacré à l’enquête en cours sur l’embuscade ayant coûté la vie à quatre militaires américains, le 4 octobre, au Niger.

« Nous savons à quel point la Libye et le Sinaï sont importants pour l’EI. Nous savons à quel point ils ont essayé de s’établir en Afrique de l’est et bien sûr, nous parlons maintenant de l’Afrique de l’ouest », a-t-il ajouté. Le chef d’Etat-major américain a dit qu’il allait faire des « recommandations » au ministre de la Défense, Jim Mattis, et au président Donald Trump « sur la répartition des unités nécessaires pour répondre au niveau de menace » déjà évalué.

Alors que les Etats-Unis et les représentants militaires de 75 pays ont entamé le 24 octobre des discussions sur la « prochaine phase de la campagne militaire » contre l’EI, le général Joseph Dunford estime qu’il faut absolument contrer la menace djihadiste sur le continent africain. « L’Afrique est déjà la deuxième zone d’intervention dans le monde des Forces spéciales américaines, après le Proche-Orient. Ces unités d’élites y sont chargées de former les militaires locaux à la lutte anti-terroriste. Ils ne sont pas censés partir en mission avec les militaires locaux quand il y a un risque de combat », a précisé le général Dunford.

« La guerre est en train de se déplacer (…). Je ne suis pas sûr qu’on puisse dire qu’elle se déplace vers l’Afrique seulement. Nous sommes confrontés à un défi qui s’étend de l’Afrique de l’ouest à l’Asie du sud-est », a affirmé le chef d’Etat-major américain. Il espère que l’EI va tenter d’établir une présence physique ailleurs qu’en Irak ou en Syrie, maintenant qu’elle a perdu son califat de Raqa et Mossoul. « C’est bien pourquoi nous conduisons les sortes d’opérations que nous avons au Niger, pour nous assurer que les forces locales ont la capacité de l’empêcher », a-t-il poursuivi.

A ce jour, les Etats-Unis ont quelque 6 000 hommes déployés dans 53 pays du continent, notamment au Tchad, en République Démocratique du Congo, en Ethiopie, en Somalie, en Ouganda, au Rwanda et au Kenya. Ils soutiennent, par ailleurs, l’opération militaire française Barkhane dans cinq pays du Sahel (Mauritanie, Mali, Tchad, Niger, Burkina Faso), notamment en apportant le ravitaillement aérien pour les avions français et en échangeant du renseignement avec les Français. Quant à la tâche de mener le combat contre les groupes islamistes radicaux dans cette région, elle est assurée par la France avec les alliés africains.

« Notre intention est de continuer les opérations en Afrique », a assuré le général Dunford dont le pays a souvent déployé des forces spéciales dans certaines régions du continent.

 

Nestor N'Gampoula

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