Marche du 31 décembre : ça passe, ou ça casse !

Mercredi 27 Décembre 2017 - 17:30

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Les appels au soutien de l’action des laïcs catholiques se multiplient.  Mouvements citoyens, ONG, partis et regroupements politiques ont exprimé leur intention de manifester aux côtés des fidèles catholiques pour libérer le pays pris en otage par une caste oligarchique au détriment du peuple souverain.    

Inexorablement, la date fatidique du 31décembre 2017 se rapproche à grand pas avec sa cohorte d’appréhensions, au regard des appels à la mobilisation qui fusent de partout en appui à la marche pacifique qu’entendent organiser les laïcs catholiques. Ce qui, au départ, avait des allures anodines, commence à prendre une envergure qui ne peut qu’aiguiller la conscience des personnes avisées.

En effet, la marche projetée pour le 31 décembre sur l’ensemble du territoire national n’est plus aujourd’hui l’apanage des seuls catholiques, ou mieux, du seul Comité laïc de coordination (CLC). De nombreuses adhésions recueillies tant parmi les mouvements citoyens que dans les rangs des partis et regroupements politiques dénotent de la dimension populaire prise par cet événement censé poser, d’après les organisateurs, les prémices de la libération totale du pays.

Tout laisse penser que tous les Congolais vont battre le pavé à cette date pour dire non à leur condition sociale précaire et se désolidariser par le fait même de leurs dirigeants qu’ils tiennent pour responsables de leur misère. Le tableau a quelques similitudes avec la marche des chrétiens du 16 février 1992 lorsqu’à l’unisson, la population, sous la houlette de l’Eglise catholique, avait réclamé la réouverture des travaux de la Conférence nationale souveraine fermés « avec force » par Nguz Karl-I-Bond. Aujourd’hui, le contexte a changé mais aussi les revendications qui vont dans tous les sens. Car au-delà de l’accord de la Saint-Sylvestre non appliqué intégralement surtout dans son volet décrispation politique (libération des prisonniers politiques, retour des exilés, réouverture des médias fermés illégalement, etc.), les organisateurs en appellent à la libération de l’avenir de la RDC pour en faire une terre de paix, de dignité, d’hospitalité et de progrès pour tous.

Les laïcs catholiques appellent les Congolais à unir leurs efforts et leurs forces pour dire non à l’esclavagisme qui leur est imposé par l’oligarchie au pouvoir. « Nous disons non à la situation actuelle, en attendant de le faire de manière plus décisive dans les urnes en 2018 », arguent-ils, plus que déterminés à aller jusqu’au bout de leur action.  

Soutiens tous azimuts

Le soutien est quasi total dans les milieux intéressés, et particulièrement dans l'opposition radicale qui paraît s’approprier le projet. Le G7 (regroupement politique soutenant Moïse Katumbi) qui a souscrit intégralement à l’appel citoyen à manifester pacifiquement lancé par le CLC, a demandé à tous ses partis membres de participer massivement à cette marche. L’UNC a  enjoint tous ses membres et toutes les personnes éprises de paix et de justice à travers toutes les provinces de la RDC à se lever et à marcher le 31 décembre.

Même appel à la mobilisation du côté du MLC et du Front pour la libération du Congo qui invitent également leurs partisans à adhérer à l’initiative des catholiques. D’autres organisations politiques, à l’instar du Mouvement du peuple congolais pour la république de Jean Claude Vuemba, estiment, pour leur part, que « le 31 décembre consacre l’illégitimité totale de toutes les institutions en place après que l’Accord de la Saint-Sylvestre a accordé une courte période de répit au président sortant ». Pour ce parti, il appartiendra au peuple souverain de déterminer la marche à suivre après cette date. Cerise sur le gâteau, près de cent dix organisations de la société civile de la RDC ont apporté également leur soutien au CLC pour leur marche programmée le 31 décembre.  

À tout prendre, la mobilisation est totale alors que le gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta, n’a encore rien dit par rapport à cette action de masse censée se plier à la décision d’interdiction jusqu’à nouvel ordre des activités publiques prise par l’autorité urbaine. En promettant d’aller à contre-courant de cette décision, les laïcs catholiques exposeraient les manifestants à la fermeté des policiers qui, à l’occasion, ne manqueront pas de faire usage de la force pour réprimer et tenter de contenir la manifestation avec toutes les conséquences que cela pourrait résulter.  Comme qui dirait, ça sent le roussi le 31 décembre !.

 

Alain Diasso

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