Matières premières : les « productions fatales » sont là

Mercredi 3 Février 2016 - 16:39

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Dans un rapport interpellateur sur la situation d’affaiblissement des cours mondiaux en 2016, le cabinet d’étude Cyclope, spécialisé dans l’analyse des marchés mondiaux de matières premières, a insisté sur une nouvelle donne qui aura à coup sûr des répercussions sur les marchés. Entre 2007 et 2012, les opérateurs du secteur extractif ont réalisé des investissements assez lourds qui commencent maintenant à se matérialiser. Selon le cabinet, ces « productions fatales » contribueront à garder les marchés excédentaires.

En analysant les chiffres du cabinet Cyclope, la situation des marchés des matières premières n'est pas prête à se stabiliser. Selon Cyclope, la déprime des prix va se poursuivre bien au-delà de 2016. En fait, il projette même un affaiblissement des marchés sur plusieurs années : « On entre dans une période de prix déprimés qui pourrait durer jusqu’à la fin de la décennie, voire au-delà. Nous sortirons de cette phase assez longue de prix déprimés lorsqu’il y aura un ajustement de l’offre et de la demande ». Tant que les marchés resteront excédentaires, les pays exportateurs ne peuvent espérer faire la différence.

Pour cette année 2016, les pays exportateurs devront affronter une nouvelle baisse générale des prix des produits de base. Dans notre dernière livraison, nous annoncions déjà les trente-sept produits dont les prix ont connu une révision à la baisse dans les projections de la Banque mondiale en 2016. Dans son rapport, le cabinet d’étude Cyclope est allé plus loin en citant les produits qui vont connaître cette année les plus fortes baisses : le fer (-28%), le soja (-26%), le Brent (-25%) et le charbon (-20%).

D’une manière générale, toujours selon Cyclope, les cours vont plonger de 18% en moyenne en 2016. Toutefois, cette baisse est moins sévère que celle de l’exercice passé, soit 38%. Mais pour le cas du pétrole, le cabinet estime les projections actuelles trop optimistes malgré les chiffres négatifs. Pour lui, le baril de la mer du nord ne dépassera pas 40 dollars américains en moyenne en 2016.

Laurent Essolomwa

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