Médias : le CSLC met en garde les acteurs politiques contre la campagne électorale déguisée

Mercredi 4 Septembre 2019 - 19:15

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Le président du Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC), Philippe Mvouo, a réuni, le 4 septembre à Brazzaville, les responsables des partis politiques, pour attirer leur attention contre une espèce de campagne électorale voilée que certains d'entre eux mènent depuis un moment à Brazzaville et à Pointe-Noire.

Depuis quelques mois, il est observé dans les deux plus grandes agglomérations du Congo, des effigies, des gadgets, des banderoles, des affiches et autres manifestations politiques aux allures d’une campagne électorale. Le cas le plus récent est la marche publique organisée récemment par quelques activistes politiques dans la ville océane, appelant au soutien d’un homme à l’élection présidentielle de 2021.

En sa qualité de régulateur, le CSLC a réuni les acteurs politiques de la majorité présidentielle, de l’opposition et ceux du centre, pour leur rappeler quelques dispositions règlementaires, contenues dans la loi 15-2001 du 31 décembre 2001, relatives au pluralisme dans l’audiovisuel public.

En son article 45 alinéa 2, celle-ci stipule que toute manifestation ou déclaration publique de soutien à un candidat, à une formation politique, faite directement ou indirectement par toute personne, groupement de personnes, quelles qu’en soient la qualité, la nature ou le caractère, est considérée comme acte de propagande électorale déguisée.

« Nous partons d’un constat. Il se déroule depuis un moment, essentiellement à Brazzaville et Pointe-Noire, une espèce de campagne déguisée. Les acteurs portent plusieurs masques, mais il ressort qu’on est pratiquement en campagne électorale. J’ai voulu rappeler à vous, responsables politiques, que votre passion politique doit être domptée en respectant les règles établies », a précisé Philippe Mvouo.

Pédagogiquement, le président du CSLC a rappelé aux acteurs politiques qu’il existe, en temps normal, trois moments qu’ils doivent respecter à la lettre. Il y a, a-t-il dit, la période hors électorale, comme actuellement, pendant laquelle toute activité politique comparable à la campagne électorale est interdite. Ensuite, la période préélectorale, qui s’observe un mois avant la campagne électorale, considérée comme le moment où les candidats dévoilent leurs ambitions politiques. Il y a, en dernier lieu, la période de campagne électorale proprement dite, laquelle se déroule pendant quinze jours avant le scrutin.

« Le président du CSLC nous a fait le constat sur le fait qu’il y avait une sorte de campagne électorale permanente, parce qu’on observe des affiches partout et des déclarations qui laissent penser que nous sommes en campagne électorale. La majorité présidentielle prend acte. En ce qui concerne le Parti congolais du travail, s’il y a des cadres qui ont posé de tels actes, cela s’est fait à titre personnel et n’engage pas la direction politique », a souligné le porte-parole de cette formation politique Parti, Serge Michel Odzoki.

L’opposition, quant elle, a affirmé n’avoir jamais organisé une manifestation quelconque aux allures d’une campagne électorale.

« L’opposition ne se reconnaît pas dans cela. Nous allons le faire par quel moyen, pendant que nous n’avons presque pas accès aux médias. Ce que nous demandons, c’est qu’on veille au respect de la loi, à l’équité, surtout au principe qui dit que tous les Congolais sont égaux devant la loi. Nous dénonçons cette façon de faire », a réagi Clément Miérassa qui a conduit la délégation de l’opposition.

Pour combattre cette campagne illégale, le CSLC a promis de rencontrer très prochainement les acteurs des médias, le préfet de Brazzaville et les administrateurs-maires d’arrondissement pour susciter leur vigilance.

 

 

Firmin Oyé et Simplicia Oba (stagiaire )

Légendes et crédits photo : 

Philippe Mvouo (au centre) s'adressant aux responsables des partis politiques/ Adiac

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