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Dimanche 2 Mars 2014 - 23:45

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Le secteur minier de la RD-Congo a connu une ascension fulgurante des femmes à tous les niveaux, jusqu’au sommet de commandement tant dans l’Administration que dans le privé

Marie-Chantal Kaninda, économiste sortie en 1994 de l’université de Liège, en Belgique, a appris à travailler dans un milieu d’hommes comme un homme. Âgée d’une quarantaine d’années, elle évolue depuis plus d’une quinzaine d’années dans le secteur minier. Elle est passée par plusieurs services : administration, ressources humaines et gestion. Au-delà, elle a assumé des fonctions à caractère international.

En tant que gestionnaire communautaire, elle a mené avec brio la relocalisation d’une communauté en Angola, pour permettre à son groupe de débuter la phase d’exploration. En Centrafrique, elle a mené à son terme une douloureuse opération de fermeture des bureaux de son groupe. À cet effet, elle a rencontré les plus hautes autorités centrafricaines. Cette expérience l’a amenée à s’ouvrir davantage aux autres cultures, africaines et européennes. Elle a intégré les valeurs des grandes multinationales, notamment le sens du respect des droits de la femme.

À ses débuts, en 1998, Marie-Chantal Kaninda a évolué dans le secteur aurifère. Pensant six ans, elle a œuvré au sein de la société ghanéenne Ashanti Golfields, puis d’AngloGold Ashanti (après une fusion). Au cours des six années qui ont suivi, elle est passée de l’or au diamant avec le géant sud-africain DeBeers. Depuis plus d’un an, elle représente Rio Tinto, le deuxième groupe minier mondial, comme directrice des relations extérieures pour l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique centrale et Madagascar. Entretemps, elle a initié et préside actuellement un groupe de lutte contre la corruption dans le secteur privé. À son actif, le groupe a élaboré un code de bonne conduite, auquel plus de dix-huit entreprises ont adhéré librement.

Pour elle, la RD-Congo a des défis à relever. Le secteur minier souffre actuellement des stéréotypes qui ont longtemps contribué à son discrédit vis-à-vis de l’opinion. En effet, la méconnaissance du secteur a conduit à une mauvaise perception des mines, généralement considéré comme un repère de voleurs et de fossoyeurs de l’économie. Certes, le but final pour une entreprise est de faire de l’argent, mais dans le secteur minier, les risques sont plus importants, et le succès d’un projet minier dépend obligatoirement des résultats de l’exploration. Et rien n’est acquis en cette matière. Sur le plan des ressources humaines, encourager les candidatures féminines doit demeurer une priorité. Étant donné la technicité du secteur, l’instruction et l’éducation sont les piliers de l’élévation de la femme. 

Laurent Essolomwa

Légendes et crédits photo : 

Marie-Chantal Kaninda, directrice des relations extérieures pour l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique centrale et Madagascar du groupe Rio Tinto ©DR