Musique : « Slamourail », le nouveau concept de Mariusca Moukengue

Samedi 24 Novembre 2018 - 17:00

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Le premier maxi single fait par une slameuse congolaise est disponible, depuis le 10 novembre, sur toutes les plates-formes de téléchargement légal. Les supports CD sont attendus d’ici la fin de l’année 2018 et vidéo, un peu plus tard en 2019.  

Slamourail, Espoir, Slamotema et Société familiale sont les quatre titres qui constituent le maxi single de l’artiste slameuse Mariusca Moukengue. Pour mener à bien la promotion de cet opus, la slameuse congolaise est en train de préparer un « Slamourail Africa Tour » dans plusieurs pays d’Afrique. La République du Cameroun est le premier pays qu’elle a choisi, le voyage étant prévu en décembre.    

Pourquoi Slamourail ? Ce mot qui se familiarise à Samourail (qui sont des guerriers japonais) est subdivisé par l’artiste en trois mots, à savoir Slam-amour et rail, ce qui veut tout simplement dire « l’amour du slam sur les rails ». Mariusca Moukengue a voulu, à travers ce maxi single, parler de l’univers des slameurs, notamment comment les slameurs utilisent leurs mots comme étant une arme pour lutter contre les maux. Bref, « Slamourail », c’est le slameur en tant que guerrier qui utilise des mots pour lutter contre des maux. « Slamourail », c’est aussi remettre l’amour de la poésie sur les rails afin de reconquérir le public parce qu’aujourd’hui, ce qui fait que la poésie revienne en actualité, c’est le slam. La poésie classique étant dans les livres.

Le maxi single « Slamourail » est riche en contenu. Le premier titre qui porte le nom éponyme parle du soldat qui se sert des mots pour parler de la société, de son environnement, de son vécu, de son quotidien pour essayer de mettre les gens face à leur miroir, d’arrêter de s’entretuer pour n’utiliser que la parole comme moyen d’expression et de résolution pacifique des conflits. Le deuxième titre « Slam Motema », c’est le Slam pour le cœur, le slam de l’amour. C’est un texte qui parle d’une histoire d’amour. Et le troisième titre « Espoir » décrit les caractéristiques de l’espoir. L’artiste essaie de faire comprendre aux gens que s’il y a une chose qu’il ne faut jamais perdre dans la vie, c’est l’espoir, parce que l’espoir est ce qui reste lorsqu’on a tout perdu. Et enfin, dans le titre « Société familiale », Mariusca Moukengue met en lumière des maux qui aujourd’hui divisent les familles africaines surtout comme la pédophilie, l’inceste, l’argent, les décès. Car la société se construit sur la base de la famille qui est le premier lieu d’éducation de l’enfant.

Un maxi single assez ouvert à plusieurs sensibilités

La spécificité de ce maxi single, c’est que l’artiste est allée dans une logique de casser tous les préjugés sur le slam. En effet, très souvent quand on entend le slam, on se dit que c’est une guitare, un piano et un slameur en train de déclamer. Mariusca Moukengue a voulu dans ce maxi single révolutionner les choses, parce que musicalement ce sont des rythmes assez dansant. Il n’y a pas trop de sonorités africaines. La slameuse congolaise a voulu faire la différence avec ses deux précédents singles « Instant solidaire » en 2017 et « Beauté africaine » en 2018. La plupart des musiques qui figurent dans ce maxi single sont des musiques assez pop, assez actuelles et assez urbaines. C’est une musique que l’on peut écouter partout, que ce soit dans son bureau pour se détendre, dans sa maison, ou dans un bar. C’est un maxi single qui est assez ouvert à plusieurs sensibilités, il est chanté en français, lingala, kituba, sango (de la Centrafrique).

Le maxi single « Slamourail » qui ne respecte pas forcément les critères du slam classique a connu quelques featuring, notamment la chanson « Slamotema » où Mariusca a bénéficié de l’apport d’une chanteuse de la République Centrafrique, Angèle, ainsi qu’un chanteur congolo-centrafricain, SteveMav.

Si Mariusca Moukengue a passé un mois en Belgique pour l’enregistrement de cet opus au studio SteveMav production, cependant sa préparation lui a pris pratiquement une année et demie. Ce maxi single coûte 3,88 euros pour le téléchargement de toutes les chansons, alors que l’unité est 99 centimes.  

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photos 1&2 : L’artiste slameuse Mariusca Moukengue

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