Nations unies : le secrétaire général estime que la paix reste insaisissable

Mercredi 17 Janvier 2018 - 12:45

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Une année après sa prise de fonctions, le patron de l’ONU n’a pas réussi le pari de faire de 2017 une année de paix. Pour 2018, Antonio Guterres se fixe de nouveaux objectifs.

Dans un discours prononcé le 16 janvier devant les cent quatre-vingt-treize pays membres de l’Assemblée générale de l’ONU, Antonio Guterres a déclaré: « J'ai pris mes fonctions l'année dernière en appelant à faire de 2017 une année de paix. Un an plus tard, nous devons reconnaître que la paix reste insaisissable ». Et de poursuivre : « Les conflits se sont approfondis et de nouveaux dangers sont apparus. Les inquiétudes mondiales au sujet des armes nucléaires sont les plus élevées depuis la guerre froide. Le changement climatique évolue plus vite que nous. Les inégalités augmentent. Nous voyons des violations horribles des droits de l'homme. Le nationalisme, le racisme et la xénophobie sont en hausse ».

Selon le chef de l'ONU, cela veut dire qu'il faut davantage d'unité et de courage « pour répondre aux besoins les plus urgents d'aujourd'hui, pour apaiser les craintes des personnes que nous servons et préparer le monde à un avenir meilleur ».

Douze domaines d'action

Même si c'est le rôle des Etats membres de définir les priorités de l'action de l'ONU, Antonio Guterres a présenté, au cours de l’Assemblée générale, les douze domaines d'action prioritaires. Il estime qu'il faut promouvoir en premier lieu un véritable « new deal » pour une mondialisation équitable. « La pauvreté et les inégalités ne sont en rien inéluctables, pas plus que ne l'est la répartition inégale des bénéfices de la mondialisation », a-t-il dit, poursuivant que deuxièmement, les ambitions en matière de lutte contre le changement climatique doivent être rehaussées grandement. « En 2016, pour la première fois depuis trois ans, les émissions de CO2 ont augmenté. Nous devons investir dans l'avenir, pas dans le passé », a-t-il signifié.

Le chef de l'ONU juge qu'il faut tirer parti de la mobilité humaine et adopter le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. « L'une des tâches les plus importantes à accomplir cette année. Je l'ai dit et je le répète : les migrations sont un phénomène positif », a-t-il déclaré.

Les neuf autres domaines d'action sont les suivants : récolter les bénéfices de la quatrième révolution industrielle tout en protégeant les gens de ses menaces ; parvenir à la dénucléarisation de la péninsule coréenne sans avancer comme des somnambules vers une catastrophe ; démêler le désordre dans l'ensemble du Moyen-Orient ; renforcer le partenariat entre l'ONU et l'Union africaine ; mettre fin à la paralysie qui a laissé des conflits européens s'envenimer et geler ; continuer à mettre l'accent sur la lutte contre le terrorisme ; renforcer les opérations de paix des Nations unies ; inverser l'exode à grande échelle des musulmans rohingyas du Myanmar ; et surmonter la fausse contradiction entre les droits de l'homme et la souveraineté nationale.

L’autonomisation des femmes, une nécessité

« Dans chacun de ces douze domaines, nous pouvons constater l'impact disproportionné sur les femmes - des conflits au changement climatique en passant par les migrations de masse. Nous pouvons également voir qu'une plus grande égalité et plus grande inclusion des femmes sont un outil fondamental pour relever ces défis complexes », a souligné Antonio Guterres. « Il a été prouvé que la participation significative des femmes à la paix et à la sécurité rend la paix plus durable. La participation égale des femmes à la main-d'œuvre et l'égalité des salaires débloqueraient des milliards de dollars pour nos économies », a-t-il insisté.

Selon le secrétaire général, pour réaliser de tels gains, une plus grande action est nécessaire. Il a rappelé que son approche repose sur trois piliers : l'autonomisation des femmes et des filles ; la prévention de l'exploitation et des abus sexuels contre les femmes ; la prévention et la lutte contre le harcèlement sexuel. « Les États membres doivent assumer leur leadership. Mais tout le monde, partout, peut faire quelque chose pour rendre notre monde plus sûr et plus durable », a-t-il conclu.

Josiane Mambou Loukoula

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