Nomination du Premier ministre : Jean Mbuyu et Vital Kamerhe en embuscade

Samedi 27 Avril 2019 - 17:34

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L’attente se fait déjà longue. Le chef du gouvernement devant succéder à Bruno Tshibala se fait toujours désirer, alors que le décor est d’ores et déjà planté, pour accueillir le nouveau locataire de l’immeuble tant convoité de l'avenue roi Baudoin, dans la commune de la Gombe, à Kinshasa.

Trois mois se sont écoulés depuis la prise de fonctions officielle de Félix Tshisekedi, le 24 janvier. Curieusement, la nomination du Premier ministre se fait toujours attendre. On en est encore à tourner en rond sur fond de tergiversation sur le choix de la personne idéale censée prendre les rênes de l’exécutif national. Officieusement, les discussions entamées à ce sujet entre Joseph Kabila, autorité morale du Front commun pour le Congo (FCC), et Félix Tshisekedi, pilier de la coalition Cap pour le changement (Cach), auraient achoppé sur la proposition de la candidature d’Albert Yuma. Le profil du garant du patronat congolais n’aurait pas séduit Félix Tshisekedi, apprend-on. Le chef de l'Etat voudrait composer avec une nouvelle figure n’ayant pas trempé dans des combines maffieuses qui ont marqué la gestion récente du pays, juste pour symboliser sa vision de l’alternance au sommet et ainsi imprimer sa rupture avec le passé « kabiliste ».

Les derniers développements de ce dossier ont révélé d’autres noms, après que le schéma Albert Yuma a été abandonné.  A la suite de la dernière rencontre entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila, au siège de l’Union africaine, les espoirs d’une nomination imminente d’un Premier ministre sont désormais permis, les deux personnalités ayant arrondi les angles en rangeant leurs divergences. Une rencontre qui a permis de faire sauter le dernier verrou au sujet de la nomination du Premier ministre, indique-t-on. Rien d’officiel n'a cependant filtré de cette entrevue si ce ne sont des appels à la patience. De passage à Kisangani (capitale provinciale de la Tshopo) d’où il est revenu, après deux jours d'un séjour intense, le chef de l’Etat a annoncé la nomination imminente d’un Premier ministre.

Autant dire que Joseph Kabila et Félix Tshisekedi ont finalement, via leurs plates-formes respectives, le FCC et le Cach, accordé leurs violons sur le choix du chef du gouvernement, après un marathon de réunions. Des indiscrétions de couloir, il ressort que ni le ministre sortant des Finances, Henri Yav Muland, ni Albert Yuma, le président de la Gécamines, ne briguera la primature, les deux partenaires politiques ayant opté pour un troisième larron. Deux noms circulent déjà comme virtuels chefs du gouvernement, en l’occurrence Me Jean Mbuyu, le dernier conseiller spécial de Joseph Kabila en matière de sécurité et Vital Kamerhe, l’actuel chef de cabinet de Félix Tshisekedi. La dernière ligne droite pour l’accès à la primature se négociera forcément  entre ces deux personnalités qui ont, chacune, des arguments intellectuels et politiques à faire valoir. 

Vital Kamerhe avait accepté de s’effacer à la dernière présidentielle au profit de Félix Tshisekedi avec la promesse de briguer la primature, en cas de victoire, selon les termes de l'accord de Nairobi liant son parti, l’Union pour la nation congolaise, à l’Union pour la démocratie et le progrès social, dans le cadre de la coalition électorale Cach. Il voit là une occasion de rebondir en réalisant son rêve de prendre, enfin, la primature. Dans la perspective de l’installation de toutes les institutions politiques, il n’entend pas être réduit à un poste administratif, susurre son entourage. 

Quant à Jean Mbuyu, la solution de rechange trouvée par le FCC après la disqualification d’Abert Yuma, il pourrait bénéficier de ses origines katangaises en plus de l’estime dont il jouit dans sa famille politique, particulièrement du PPRD qui le porte à bras le corps. L’ex-parti présidentiel se dit déterminé à brigueur la primature pour faire le carton plein de ses membres dans les institutions du pays.  

Toutefois, quel que soit le nom de celui qui sera le prochain Premier ministre, il est entendu qu’il sortira de la coalition gouvernementale FCC-Cach, quitte à imaginer, de commun accord, une clé de répartition des postes ministériels qui ne lèse aucun des deux camps. Ce qui est vrai, c'est qu’avec l’élection des membres du bureau de l'Assemblée nationale chargée d’investir le prochain gouvernement et son installation imminente, la nomination du Premier ministre n’est plus qu’une question d’heures.                 

Alain Diasso

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