Opposition politique : début des grandes manœuvres pour dégager un candidat commun

Samedi 8 Septembre 2018 - 18:00

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A moins de trois mois de l'échéance du 23 décembre, la plate-forme est encore loin de trouver l'oiseau rare qui représentera ses intérêts.     

Après les arrêts rendus par la Cour constitutionnelle qui a invalidé quatre des vingt-cinq candidats ayant postulé à la présidence de la République, et en attente de la liste définitive que s’apprête à publier la Commission électorale nationale indépendante, l’heure est à présent aux tractations au niveau de l’opposition appelée à repenser ses stratégies par rapport à la suite du processus. Les arrêts de la haute juridiction nationale étant définitifs et sans appel, l’opposition est dorénavant contrainte de redéfinir une ligne directrice en fonction des actions qu’elle compte initier en prévision d’une victoire électorale qu’elle croit certaine. C’est tout le sens à accorder à la réunion qui a eu lieu le 7 septembre à Limete, autour de Félix Tshisekedi dont la candidature à la présidentielle passe aujourd’hui pour l'une des rares encore en lice à être viables du côté de cette famille politique.

Le fils biologique de feu Etienne Tshisekedi, dont le corps tarde toujours à être rapatrié, s’est mis dans la peau du rassembleur vis-à-vis de ses pairs de l'opposition présents à cette rencontre. Il y avait là quelques têtes couronnées parmi les présidentiables, à l'image de Martin Fayulu. D’autres cadres étaient également de la partie à l'instar d’Eve Bazaiba, Pierre Lumbi et Gabriel Kyungu pour ne citer que ceux-là, presque tous obnubilés par la volonté maintes fois exprimée de parvenir à dégager un candidat commun, capable de porter les espoirs de l’opposition lors de la présidentielle de décembre.

Face à la dure réalité que représente les invalidations de Jean-Pierre Bemba et d’Adolphe Muzito, deux candidats de taille qui auraient pu bousculer les données en décembre, Félix Tshisekedi croit le moment venu pour foncer en créditant sa candidature auprès de ses pairs. A l'endroit de ses militants qui, quelques heures auparavant, avaient assisté au lancement de l’opération de récolte de fonds pour financer sa campagne électorale, il a invité les opposants invalidés de la présidentielle à lui faire confiance. « Nous savons que l’on a fait du mal à certains de nos amis mais la vie ne s’arrête pas là. Nous demandons à nos amis-là [qui ont été invalidés] de nous faire confiance car nous allons continuer le combat en leur nom », a-t-il dit. Conscient de l'enjeu et surtout de la nécessité d’une cohésion entre les forces politiques et sociales de l’opposition, il a invité ses partisans au calme tout en les assurant qu’ils sont déjà à la porte du pouvoir. « Nous sommes à la dernière étape, nous sommes proches d’accéder au pouvoir », a-t-il déclaré.    

Bannir les querelles internes pour un objectif commun

Lors de la réunion, Félix Tshisekedi s’est gardé d’exposer la problématique de sa candidature en ces termes, se gardant toutefois de ne pas blesser certaines susceptibilités. Mais son approche de la question du candidat commun pour laquelle il semble déjà se positionner comme un élément catalyseur dissimule mal ses ambitions de se porter garant pour fédérer toutes les énergies au sein de l’opposition. Et pour parvenir à une candidature commune, les participants ont noté la nécessité de sensibiliser leurs bases respectives quant à l’inutilité d’entretenir entre elles une guéguerre contreproductive et sans lendemain. Ils se sont convenus de gérer les humeurs de leurs partisans pour éviter des querelles intestines susceptibles de fragiliser encore davantage l’opposition.

Cette rencontre s’est également penchée sur la mise en place, prochainement, d’un calendrier commun d’actions que se propose d’initier l’opposition pour obtenir l’abandon de la machine à voter. «Nous sommes unis, l’idée du candidat commun demeure. Nous tenons aussi à participer aux élections mais des élections crédibles et transparentes, des élections sans machine à voter et sans électeurs fictifs. Nous ne boycottons pas les élections mais nous ne tolérons pas une parodie d’élections », s’est exprimé le candidat Martin Fayulu, lors de la restitution à la presse du contenu de cette réunion. Une autre rencontre est annoncée en Europe dans les jours à venir. Entre-temps, la-bas, l'on apprend qu’il y a déjà une forte mobilisation de l’opposition dans l'optique d’un candidat unique via les représentations des partis politiques ayant pignon sur rue. Mais on est encore loin du choix en moins de trois mois de l'échéance du 23 décembre.     

Alain Diasso

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