Ordre des avocats : Me Firmin Yangambi, nouveau bâtonnier du barreau de la Tshopo

Lundi 27 Janvier 2020 - 16:00

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L'ancien prisonnier politique sous le régime de Joseph Kabila, élu à l’issue de l’assemblée générale des avocats de cette province, succède  à Me Clément Mukaya, après douze années à la tête de ce barreau.

 

Me Firmin Yangambi est élu bâtonnier de la province de la Tshopo, le 25 janvier, à l’issue de l’assemblée générale des avocats du barreau de cette province organisée à Kisangani. Il avait concouru avec deux autres avocats dont Me Kabunga Kamate et Me Mukaya, candidat à sa propre succession.

Le vote, rappelle-t-on, avait connu deux tours afin de partager les deux premiers candidats au premier tour. A l’issue de ce dernier, Firmin Yangambi avait obtenu cent trois voix sur deux cent six, Me Kabunga Kamate a obtenu cinquante-deux voix alors que  Me Mukaya en a obtenu cinquante et une. Comme aucun de ces trois candidats n’a obtenu la majorité absolue, un  deuxième tour était obligatoire pour donner à ce barreau de la Tshopo son bâtonnier.

Les deux candidats ayant obtenu le plus de voix sont revenus au deuxième tour à l’issue duquel, Me Firmin Yangamba a obtenu cent trente sept voix sur deux cent quatre votants, son challenger, Me Kabunga Kamate a obtenu cinquante-neuf voix et huit bulletins étaient nuls. Le bâtonner Firmin Yangambi succède donc à Me Clément Mukaya, après douze années à la tête de ce barreau.

Après son élection, le nouveau bâtonnier a promis de poursuivre deux objectifs. Il s’agit, selon ce qu’il a écrit dans son compte tweeter, de « défendre et promouvoir l’avocate, l’avocat et les valeurs de la profession », et de « contribuer à l’administration d’une justice juste ». La corruption qui gangrène notre justice, a souligné Me Firmi Yangambi, est à combattre. Il est, en effet, rappelé que l’avocat Firmin Yangambi, président de l’ONGDH Paix sur terre, était sorti de la prison centrale de Makala le vendredi 15 mars 2019 à la suite de la grâce présidentielle accordée par le président Félix Tshisekedi, au terme des dix ans d’emprisonnement. Il avait été condamné en 2010 à mort par la Cour militaire de Kinshasa/Gombe pour « détention illégale d’armes de guerre et tentative d’organisation d’un mouvement insurrectionnel ». Le mardi 14 juin 2011, la même juridiction le condamnera en appel à vingt ans de servitude pénale pour « formation d’un mouvement insurrectionnel ». Firmin Yangambi avait toujours contesté cette accusation.

La Haute cour militaire de Kinshasa, qui avait prononcé ce verdict, avait également condamné les deux autres coaccusés de Yangambi, Eric Kikunda et Benjamin Olangi, à dix ans de servitude pénale. En octobre 2018, l’Ordre des barreaux francophones et germanophone de Belgique avait exprimé son inquiétude à propos du sort de leur confrère congolais. Le nom de Firmin Yangambi a été retenu parmi les prisonniers politiques emblématiques à libérer dans le cadre de l’Accord de la Saint-Sylvestre. C’est finalement en mars 2019 qu’il aura bénéficié de la grâce présidentielle et de son élargissement.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Me Firmin Yangambi, en tenue de prisonnier, lors d'une audience de son procès/DR

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