Parution : Giscard Kevin Dessinga signe "Ma passion d’Africain"

Mardi 16 Juin 2020 - 17:30

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Paru à L’Harmattan Paris 2020,  l’auteur exprime dans cet essai de 400 pages sa passion pour l’Afrique, mais une passion qui se transforme vite en indignation, dont découlent des interrogations. Il propose également cinq défis à relever.   

 

Comment avoir tout (population jeune, ressources du sol et du sous-sol immenses, matières premières, terres arables) et manquer presque de tout (eau courante, électricité, routes viables) ? Que manque-t-il à l’Afrique et comment sortir l’Afrique de ce marasme ? Telles sont les interrogations qui découlent de cet essai. Giscard Kevin Dessinga propose cinq défis à relever, notamment se réconcilier avec un passé douloureux, une bonne gouvernance politique, des réformes scolaires, bonne gouvernance économique et justice sociale et une prise en charge responsable de chacun.

Pour l’auteur, la transition vers le développement et la démocratisation du continent, aujourd’hui, dit-on, vers l’émergence, a trop duré. La patience, disent d’aucuns, n’est pas humaine. C’est une vertu divine car les dieux ont l’éternité devant. Parmi les humains et sur cette terre des hommes, certaines choses doivent se faire vite et tout de suite sans trop attendre. « Depuis un peu plus d’un demi-siècle, nous sommes restés, nous Africains, citoyens des pays en voie de développement, d’industrialisation, de modernisation, de démocratisation, d’émergence… »  Toujours sur la route, en chemin, jamais arrivés. « L’on n’arrive jamais et on nous le fait croire. Beaucoup s’impatientent. A tort ou à raison. De quoi demain sera-t-il fait ? Je ne sais pas. Toutefois, il me semble, il nous faut changer les lieux de nos combats : de la conquête, conservation et partition du pouvoir à la politique, de la profession-dépensier à l’économie, de la rhétorique à la praxis, de la formalité à la formation… », écrit-il.

L’auteur suggère que plutôt que d’avoir vingt partis politiques dans chaque pays et plus de deux mille partis dans tout le continent, il est mieux de créer deux entreprises, ainsi le sempiternel problème du chômage des jeunes prendra un coup mortel.

Que manque-t-il à l’Afrique ?

C’est la question qui, comme un cri de détresse, traverse d’un bout à l’autre cet essai. Quelques-uns ont presque tout tandis que la majorité n’a presque rien et se bat pour survivre, fait savoir Dessinga. Les épines, disait son père, peuvent aussi venir de l’arbre que l’on a soi-même planté. Que faire alors ? s’interroge-t-il.  Les personnes intelligentes se battent pour sortir du cercle fatidique et vicieux de l’exploitation du frère par le frère et de l’autochtone par l’étranger, les ignorants ne savent quoi faire, les peureux attendent un secours d’en haut. Sont donc nécessaires les études, la culture, la formation pour comprendre et mener le bon combat de la justice et de la vie. L’Afrique, pense l’auteur, doit comprendre que son riche héritage n’est pas un pactole dans lequel on peut puiser mais un butin qu’il faut dynamiser et rendre disponible et effectif.

Franciscain, docteur en philosophie, Giscard Kevin Dessinga, auteur d’une vingtaine d’ouvrages et originaire du Congo-Brazzaville, est épistémologue, enseignant-chercheur à l’Université Marien-Ngouabi et maître assistant.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : La couverture du livre Ma passion d’Africain (crédit photo/ DR) Photo 2 : Giscard Kevin Dessinga (crédit photo/ DR)

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