Peinture : Jussie Nsana allie la lutte contre le racisme et le tribalisme avec la musique et la beauté

Mercredi 26 Octobre 2016 - 18:21

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À travers son exposition intitulée «Soul power», le pouvoir de l’âme, qui se déroule au Hall de l’Institut français du Congo (IFC) à Pointe-Noire, la plasticienne congolaise Jussie Nsana rend hommage à ceux qui ont contribué à la lutte contre la ségrégation raciale et le tribalisme à travers la musique et la beauté. L’activité prendra fin le 21 novembre prochain.

 

«Soul power», le nom du festival qu’organise la maison Matombi productions dont le vernissage a eu lieu le 22 octobre, constitue l’une des activités retenues pour sa 3e édition qui se déroulera du 17 au 20 novembre à Pointe-Noire. L’exposition est organisée en partenariat avec l’IFC.  Elle est composée d’une vingtaine de tableaux réalisés avec de l’acrylique, du pastel, du sable et collage sur toile avec des dimensions allant de 30x30 cm  (tableau intitulé Soul smile ou le sourire de l’âme), à 95x125cm (le plus grand intitulé Wisdom ou sagesse).

Les œuvres de l’artiste évoquent le courant musical et social  né aux  Etats- Unis  dans la décénie 1960, période pendant laquelle la musique a largement contribué à lutter contre la discrimination raciale dont les Afro-Américains ont longtemps été victimes. Cette exposition est pour l’artiste un cri du cœur, un appel à l’unité, à la solidarité et à l’amour, à la destruction des barrières qui empêchent d’accepter et de s’entendre avec l’autre, poussent à toujours se sentir différent de lui. Pour Jussie Nsana, les fléaux du racisme et du tribalisme, qui ont tendance à subsister dans nos sociétés, devraient être combattus. «Nous devons apprendre à nous accepter parce que nous sommes tous citoyens de ce monde», a-t-elle estimé.

Les tableaux exposés représentent des icônes de la musique afro-américaine comme James Brown, des instruments de musique tel que le saxophone, et la beauté à travers notamment la coiffe afro et des accessoires comme le peigne africain. On y trouve aussi un tableau de Mohamed Ali. « Soul power » est une exposition très symbolique par ses couleurs, et ses formes mais aussi les personnages. «J’aime beaucoup ce tableau bleu. Il y a le visage de la femme en bas et tout d’un coup il y a sa chevelure afro qui représente le monde, qui représente la terre comme un globe terrestre. Je te trouve que c’est très beau au niveau du symbole », a expliqué Emmanuelle Jessua, une visiteuse appréciant un des tableaux. Elvis Tchicaya, un autre visiteur convaincu du talent et du style de l'artiste a souhaité qu'elle bénéficie d’un meilleur soutien en soulignant : « Elle peint très bien, les couleurs sont fascinantes. Quand on regarde ses tableaux tout de suite, ils vous captivent, on plonge dedans, dans la beauté, les couleurs . Elle a beaucoup d’avenir. Si on l’aide à exploiter le potentiel qu'elle a, elle ira très loin».

Professeure d’arts plastiques, Jussie Nsana est aussi vidéaste, bédéiste, illustratrice. L’artiste a déjà participé à plusieurs projets et évènements culturels et a à son actif plusieurs expositions. La plasticienne a aussi participé à l’anthologie de nouvelles des écrivaines congolaises intitulée "Sirène des sables" parue l’année dernière aux éditions l’Harmattan en France, dans laquelle  elle a signé l’épilogue avec la bande dessinée intitulée " Lukaya". Toujours dans le cadre du projet "Soul Power" proposé par Matombi productions, l’exposition de Jussie Nsana, en sa qualité de bédéiste, a eu lieu à l’IFC à Pointe-Noire  en 2014. La même exposition a aussi été organisée en 2015 au Musée Galerie du Bassin du Congo à Brazzaville.

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Légendes et crédits photo : 

1-Le public visitant l'exposition de Jussie Nsana 2-Jussie Nsana,à droite, avec les responsables de Matombi productions et de l'IFC lors du vernissage 3- Des visiteurs à l'exposition Soul power

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