Pénurie de carburant : les sociétés de distribution communiquent très peu

Jeudi 27 Août 2015 - 19:30

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Les villes de Brazzaville et de Pointe-Noire connaissent des pénuries récurrentes de carburant. Une situation qui s’est étendue jusqu’au niveau des aéroports avec des vols annulés depuis la semaine dernière. Des conséquences relevées face à un manque de communication de la part des acteurs concernés par l’approvisionnement et la distribution des produits pétroliers.

Une réalité qui ne peut passer sous silence. Au niveau des stations, ce sont de longues files d’attente. Le spectacle est quotidien car certaines d’entre elles vendent le peu qu’elles reçoivent, d’autres par contre restent fermées. Le phénomène « Kadafi » prend de l’ampleur. Il s'agit des circuits de vente parallèle dans la cité et à des prix non homologués.

« Je ne sais pas exactement ce qui ne va pas », répond un pompiste interrogé par Les Dépêche de Brazzaville.  Mais selon un autre pompiste évoluant à la station Total de Mpila vers la Sclog (Société commune de logistique) à Mpila, le produit serait disponible dans le dépôt.  « La difficulté à servir de façon continue est due simplement au fait que notre fournisseur, la Sclog, est en pleins travaux d’installation des compteurs. Pour charger des véhicules censés nous approvisionner, on se sert désormais d’une seule pompe », a-t-il indiqué.

À Puma, non loin de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (Cnss) à Brazzaville, l’accès à la station n'est pas possible comme le prouve le décor sur les lieux. La petite quantité disponible est réservée aux abonnés, nous a-t-on confié. Dans les stations Snpc, non loin du ministère des Finances et X-oil se trouvant vers l’Institut français du Congo, le constat est le même : pas de carburant. Dans la deuxième station X-oil, les chauffeurs sont en file d’attente dans l’espoir d’être servis le soir. « C’est dans l’après-midi qu’on livrera l’essence uniquement. Le gazoil arrivera peut-être demain » , a indiqué une pompiste.

Pendant ce temps, la population paye un lourd tribut. En effet, les transporteurs en commun font valser les prix des courses. Le même yo-yo est constaté chez  les taximen. Quant aux mini bus, les chauffeurs font fie des itinéraires et sont friands des « demi-terrains » (trajet saucissonné). Qu’il s’agisse des pompistes et des chauffeurs, aucun d’eux ne donne l’explication exacte sur ce qui se passe. « Nous voyons des citernes entrer en gare, par le Chemin de fer Congo Océan, mais nous sommes surpris, le lendemain, de constater qu’il coule moins de liquide dans les pompes », avoue un pompiste.

De son côté, la direction générale des Aéroports du Congo (Aero) a affiché à Maya-Maya un communiqué pour rassurer les passagers. Le document évoque "les désagréments que connaissent certaines compagnies aériennes pour des raisons techniques liées à l’approvisionnement en carburant". Quelques passagers abordés remercient Aerco mais restent dans l’incertitude car rien ne rassure sur le temps que durera la pénurie. Entre temps, certaines sociétés continuent d'annuler des vols là où d’autres n'hésitent pas de doubler le prix du billet. Toutefois, le régulateur aérien, s’il en existe, devrait contenir cette augmentation croissante, 75. 000 FCFA le billet en classe économique pour le trajet Brazzaville-Pointe -Noire.

Dans nos précédentes éditions, nous relevions le mutisme des acteurs concernés qui ne donnaient aucune explication renvoyant les populations à des spéculations. Cette opacité autour de l’information demeure encore alors qu'une concertation est souhaitée entre des acteurs impliqués à savoir : la Société nationale des pétroles du Congo (Snpc), la Congolaise des raffineries (Coraf), le ministère des Hydrocarbures et l’Agence de régulation de l’aval pétrolier.

Tous devraient harmoniser un plan de travail pour mettre fin à ce dysfonctionnement au sein de la machine pétrolière. Brazzaville, qui attend des délégations étrangères dans le cadre des 11ème Jeux africains, est considérée comme la vitrine de l’Afrique. Or le cas récurrent de pénurie de carburant ne rassure pas et risque de déteindre l'image que le pays veut construire de lui-même.

Nancy France Loutoumba

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