Portrait : Passy Mermans, premier guitariste congolais recruté dans les Bantous de la capitale

Jeudi 9 Mai 2019 - 21:05

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Chevronné de la musique congolaise, guitariste, auteur-compositeur et arrangeur, Passy Mermans a embrassé la musique en classe de CE2. Il montera son premier orchestre Syncope Jazz, en 1958, à Kibouendé, dans le département du Pool.

Revenu à Brazzaville en 1960, Passy Mermance dit Passy Ngongo Mermans 1er, va remettre sur pied son orchestre avec le concours des anciens musiciens de Syncope Jazz en lui changeant de dénomination. Il deviendra, en 1960, Mondo Negro.    

A création de l’orchestre les Bantous de la capitale, le 15 août 1959, les recrutements se faisaient avec délicatesse et difficilement à Brazzaville. Les guitaristes étaient recrutés à Kinshasa, sur l'autre rive du fleuve Congo, grâce à leur talent. Ainsi, on pouvait trouver des guitaristes de renom d’alors comme Dicky Baroza et bien d’autres.

Mermans est le premier guitariste du Congo Brazzaville à être admis dans les Bantous, le même jour que Pamelo Mounka et Samba Mascotte, en juillet 1963.

« Je n’ai pas commencé la musique dans les Bantous mais à l’école primaire, en classe de CE2. Je suis allé à Kibouendé en 1958 où je vais créer mon premier groupe, Syncope Jazz», a indiqué Passy Mermans. « Après, je suis allé travailler à Mfoati en 1959. Revenu à Brazzaville en 1960, je vais créer l’orchestre Mondo Negro avec les amis qui étaient avec moi à Kibouendé. Ce groupe deviendra plus tard Mondo Negro Koualakoua et je l’’ai dirigé pendant trois ans », a-t-il ajouté.

En 1963, Les Bantous de la capitale vont le dénicher. « J’étais un fanatique de Papa Noël. Je voulais jouer la guitare comme lui », a -t-il confié. A l'époque, s'est-il souvenu, cet orchestre était bien structuré, avec Jean Serge Essou et Nino Malapé comme meneurs. Les deux étaient saxophonistes et arrangeurs. Les Bantous effectueront leur première tournée de six mois en 1965 en Centrafrique, en Guinée équatoriale et au Tchad, nous a-t-il laissé entendre.

« C’est une grande école de chants. Ici, je suis venu apprendre à être un musicien de haut niveau. Jusqu’à présent j’y suis », a expliqué Passy Mermans, qui a à son actif plusieurs compositions, entre autres,"Badeti", "Bu boté mona pelé", "C’est sérieux tantine", "A mon avis", "Libala é keséni".

Il sortira son premier album en solo en 1972, après la première scission de l’orchestre, exclu par Nino Malapé au même moment que Célestin Nkouka, Edo Ganga, Pamelo Mounka, Kosmos Moutouari et Théo Bitcheko.

Ensemble, ils ont voulu monter un groupe musical mais des incompréhensions vont contrer l’initiative. Ainsi, Passy Mermans,  Ganga Edo et Théo Bitcheko vont créer, de leur côté, les Nzoyes. Ils seront rejoints par Ange Lino des mois plus tard.  

L’orchestre mettra sur le marché l’album "Bani-bani" de Mermans qui connaîtra un grand succès. Il les quittera pour créer un autre orchestre, Lissolo, et traversera à Kinshasa pour enregistrer premier le premier 45 tours de ce groupe. Dans l’orchestre national, il a signé la chanson "Lemba", en 1976, un disque 33 tours. En 1981, Mermans mettra sur le marché du disque son premier album en solo, en France, de quatre titres : "Monia". En 1988, Pamelo Mounka tombe gravement malade. Cette situation fera que Mermans quitte les Bantous de la capitale pour créer les Bantous Monuments en 1990. L’orchestre fera son succès avec des titres tels "Jeannot Lokosso", "Gallie Eve"… En 1992, il sortira un autre album en solo intitulé "Ton ami n’est pas ton ami". Sorti en France, il mettra un titre en hommage à Samba Mascotte.

Mais les Bantous Monuments ne dureront que le temps d’une saison. Après la guerre de 1997, Passy Mermans regagnera la maison mère, les Bantous de la capitale. Depuis, il travaille aux côtés du patriarche Ganga Edo, président et seul cofondateur que compte l’orchestre à ce jour.

Rappelons que les Bantous de la capitale ont été reçus le 3 mai, au Palais du peuple, par le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, dans le cadre des préparatifs de leurs 60 ans d'existence dont la célébration aura lieu le 15 août, à Brazzaville. Le chef de l’Etat a promis de s’impliquer personnellement pour que cette fête soit une grande réussite.

A Ferdinand Milou

Légendes et crédits photo : 

Passy Mermans

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