Premiers Jeux africains : Le Comité international olympique et la communauté sportive africaine saluent l’exploit du Congo

L’Afrique entière avait appris avec satisfaction la décision prise le 12 avril 1965 au lendemain d’une réunion des Présidents de Fédérations internationales à laquelle avait participé M. Jean Claude Ganga, secrétaire général des Jeux, par la commission exécutive du Comité international olympique (CIO) d’accorder son patronage aux Premiers Jeux africains.

Le Comité permanent et le Comité d’organisation des Jeux ont été extrêmement sensibles à la marque de confiance qui leur était ainsi témoignée par le CIO et par les Fédérations internationales tout comme ils ont apprécié les paroles élogieuses que leur a adressées, en même temps qu’à la communauté sportive africaine, M. Avery Brundage, président du Comité international olympique qui déclarait lors d’une conférence de presse à Brazzaville le 25 Juillet 1965, au  soir de la clôture des Jeux  « C’est merveilleux d’avoir pu organiser d’une manière aussi parfaite, dans une ville pas plus grande que Dijon en France, ces Premiers Jeux africains malgré les difficultés de communication. Lorsqu’on sait que l’organisation d’une telle manifestation serait difficile en France, on se rend mieux compte combien est grand le mérite de nos amis africains de Brazzaville d’avoir pu mettre sur pied la grande compétition qui leur était confiée ».

Le 6 Octobre 1965 à Madrid, à l’ouverture de la 63^e session du Comité international olympique, le président du Comité international olympique déclara « En juillet dernier, je me trouvais en Afrique sur les rives du Congo à Brazzaville, où j’assistais aux Premiers Jeux africains. Qui aurait songé il y a quelques années seulement que des Jeux régionaux regroupant les équipes de 27 pays, pourraient être organisés en Afrique équatoriale, dans un stade moderne avec des athlètes africains aux performances proches des records mondiaux. Pendant 40 ans, si je me souviens bien, le projet des Jeux Africains a été discuté et présenté à diverses capitales. Il fallut que le Congo, un pays de moins d’un million d’âmes et en particulier Brazzaville, une ville de 130 000 habitants acceptassent le pari pour qu’ils voient enfin le jour. Les Jeux étaient placés sous le patronage du Comité international olympique et se déroulèrent selon les règlements olympiques ».

Brazzaville,  une  preuve que le sport unit les peuples

« La participation de tous les pays indépendants d’Afrique, à l’exception d’une ou deux Nations, reflète l’immense intérêt que porte au mouvement olympique ce continent en marche. Une réunion fut organisée entre Comités nationaux au cours de laquelle les participants firent preuve d’un savoir remarquable. Les dirigeants sportifs africains ne sont plus des débutants, tant s’en faut et les règles de l’olympisme et de l’amateurisme leur sont familières. Nous évoquâmes ensemble des questions fondamentales et je ne serais pas surpris qu’étant plus accordés avec la nature et ainsi encore préservés des préoccupations commerciales, les Africains ne nous aident à nous libérer des excroissances parasitaires qui se sont développés autour du sport en cet âge matérialiste que nous vivons. De l’autre côté du fleuve, on voyait les bâtiments de Léopoldville. Je souhaitais m’y rendre mais les communications étaient interrompues, les relations politiques tendues. En dépit de cela, autre manifestation de l’importance du sport, l’équipe du Congo –Léopoldville participa aux Jeux de Brazzaville. Ce qui me permit de déclarer le président Alphonse Massamba –Débat qu’on pouvait faire plus pour l’unité africaine, un sujet d’actualité et d’intérêt capital, sur les terrains de sport que dans n’importe quel autre domaine » a renchéri le président du CIO.

Les jeux furent ouverts avec une cérémonie traditionnelle, suivie d’une démonstration par deux mille écoliers revêtus de costumes phosphorescents dans le crépuscule, dont la parfaite ordonnance aurait fait l’honneur à bien des pays. Quant aux compétitions, elles se déroulèrent sans heurt. Ainsi, le Congo Brazzaville a conquis une place de choix dans l’histoire du sport africain et pourquoi pas, du sport mondial.