Présidentielle en Egypte : réélection assurée pour Abdel Fatah al-Sissi

Lundi 26 Mars 2018 - 20:00

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Quelque 60 millions d’électeurs, sur près de cent millions d’habitants que compte le pays, le plus peuplé du monde arabe, ont voté dès le 26 mars, pour élire leur président, un scrutin qui s’étendra sur trois jours.

Le chef de l’Etat sortant, Abdel Fatah al-Sissi, est assuré de son triomphe devant son unique adversaire, Moussa Moustafa Moussa, un candidat qui se dit être présenté pour éviter au président de se retrouver seul en lice.

Devant l’absence de compétition réelle, les observateurs estiment que l’unique enjeu de l’élection réside dans le taux de participation. Cela dit, parce qu’à la dernière présidentielle, ce taux n’avait atteint que 37% après deux jours, incitant les autorités à prolonger de 24 h, pour atteindre 47,5%.

Cette fois, le porte-parole de l’Autorité nationale des élections, Mahmoud el-Chérif, estime que la situation va changer, puisqu’il a, lors d’une conférence de presse, évoqué la « forte participation » au Caire, à Guizeh, à Alexandrie (nord) et à Assouan (sud) ou encore dans le nord du Sinaï.

Pour assurer la bonne tenue de l’élection, dont les résultats officiels seront proclamés le 2 avril, des mesures de sécurité ont été renforcées à travers le pays, confronté à des attaques djihadistes, depuis 2013, et où le groupe Etat islamique a promis de s’en prendre à des lieux liés aux élections.

L’adversaire du président sortant s’était déclaré candidat à la dernière minute, notamment après que tous les autres candidats potentiels avaient été écartés ou retirés, en se défendant d’être une « marionnette ». S'expliquant sur l’absence de concurrents sérieux, Abdel Fatah al-Sissi a dit que cela n’était nullement pas de son fait. « J’aurais aimé que soient présents un, deux, trois ou dix des meilleurs candidats », a-t-il déclaré, la semaine dernière, dans un entretien télévisé.

En 2014, Abdel Fatah al-Sissi avait fait face à un seul adversaire : Hamdeen Sabbahi, figure connue de la gauche. Il l’avait emporté par 96,9% des voix. Pour le scrutin en cours, les experts avancent que le candidat Moussa Moustafa Moussa, chef du minuscule parti libéral Al-Ghad, a peu de chances de récolter un nombre significatif de voix.

Parmi les points qui président à la réélection du président sortant, il faut citer le fait que nombre d’Egyptiens qui le soutiennent estiment qu’il est l’artisan du retour au calme dans le pays, après le chaos ayant suivi la révolution de 2011 et la chute de Hosni Moubarak. Dès le début de son premier mandat, Abdel Fatah al-Sissi - cinquième président égyptien issu des rangs de l’armée depuis la chute de la monarchie en 1952 -, avait promis de ramener la stabilité, y compris l'économie.

Au plan sécuritaire, l’Egypte a été frappé par de nombreux attentats terroristes depuis 2013, après la destitution par l’armée, alors aux mains d’Abdel Fatah al-Sissi, de l’islamiste Mohamed Morsi, premier président égyptien élu démocratiquement, mais vite devenu impopulaire. Pour tenter de ramener la paix sur le territoire national, une vaste opération militaire a été lancée en février, notamment dans le nord du Sinaï, où sévit une branche locale de l’organisation Etat islamique. Cette opération s’est soldée par morts de plus d’une centaine de djihadistes et d’au moins vingt militaires, selon des chiffres officiels.

Nestor N'Gampoula

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