Prison centrale de Makala : la VSV inquiète de l’état de santé de Christopher Ngoyi Mutamba

Samedi 12 Mars 2016 - 13:42

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Pour cette ONG, le défenseur des droits de l’homme, président de l’ONG Synergique Congo culture et développement (SCCD) et coordonateur de la société civile de la RDC, serait en danger de mort imminent après son retour en prison.

 

La Voix des sans-voix pour les droits de l’homme (VSV) s’est dite très inquiète de la détérioration continuelle de la santé de Christopher Ngoyi Mutamba, incarcéré à la Prison centrale de Makala (PCM), à Kinshasa. L' ONG a, en effet, rappelé que, tombé malade pendant sa détention à la PCM, Christopher Ngoyi a été transféré, le 8 février, par la direction de la prison pour des soins médicaux, au Centre hospitalier Nganda, situé dans la commune de Kintambo. Mais, après vingt-trois jours d’hospitalisation, le malade sera reconduit en prison sans une réelle amélioration de son état de santé. « Pendant son internement, Christopher Ngoyi a été transfusé à cinq reprises. Ses médecins-traitants avaient d’abord soupçonné une anémie ignorée par le patient avant de diagnostiquer que la moelle qui fabrique le sang fonctionne normalement et que la diminution de sang répétée était causée par un autre problème », a expliqué la VSV. L’ONG a, par contre, déploré qu’après des examens médicaux réalisés, ces mêmes médecins-traitants puissent refuser, par la suite, de communiquer le résultat au patient et à ses proches.

Citant les informations qu’elle a recueillies, la VSV a noté que les responsables du Centre hospitalier Nganda avaient expédié le résultat d’analyse sous pli fermé directement au directeur de la PCM qui, à son tour, aurait refusé de transmettre le rapport médical au malade. « Le directeur de la PCM aurait reçu des instructions formelles de garder secret ce rapport. Certains spécialistes en médecine avertis ont avancé que la persistance de cette anémie pourrait être due à une intoxication dont seuls des examens approfondis de toxicologie pourraient être en mesure de révéler le type d’examen qui ne peut se réaliser qu’à l’étranger », a souligné la VSV.

Les inquiétudes de la VSV

Pour la VSV, qui note que le Centre hospitalier Nganda recevrait le plus souvent possible des fonctionnaires de la présidence et agents de services de sécurité, le contour « top secret » du rapport médical de Christopher Ngoyi renforcerait énormément son inquiétude sur la vie et la sécurité du défenseur des droits de l’homme, d’autant plus qu’actuellement, il connaît une baisse de tension artérielle constante, des problèmes sérieux des yeux, des douleurs au niveau du cœur et de fortes crises d’estomac. « La victime avait repoussé deux tentatives pour prélèvement d’un échantillon du sang avec un bon de demande portant le numéro de sa chambre mais avec le nom d’une autre personne », a soutenu l’ONG.

La VSV a également fait observer que Christopher Ngoyi n’était plus consulté par des médecins vers la fin de son séjour médical au Centre hospitalier Nganda. Cela a poussé la victime, a appuyé la VSV, à solliciter son retour à la PCM. Et, a-t-elle poursuivi, tous les frais médicaux et paiement des factures pour l’hospitalisation ont été pris en charge par Christopher Ngoyi lui-même alors qu’il était là en tant que détenu en droit d’être pris en charge par l’État congolais.

La VSV a également fustigé le fait que la victime était astreinte de prendre en charge les policiers commis à sa surveillance, à raison de vingt dollars américains (USD) par jour, en plus de leur alimentation et de sa facturation d’hospitalisation journalière s’élevant à cent cinquante USD.

Cette ONG, qui prend l’État congolais pour responsable pour tout ce qui pourrait arriver à Christopher Ngoyi, exige la remise du rapport médical à la victime ; la libération de la victime en vue de lui permettre de se faire soigner dans un hôpital ou un centre médical de son choix où sa sécurité sera garantie, et l’arrêt immédiat de transfert forcé des personnes malades en détention, notamment les défenseurs des droits humains, les opposants, etc.

Christopher Ngoyi Mutamba, a rappelé la VSV, avait été enlevé en janvier 2015 par des militaires et détenu au secret pendant plusieurs jours dans un cachot des services de sécurité. Il est accusé, entre autres, d’être un des instigateurs des manifestations populaires des 19, 20 et 21 janvier 2015. À cet effet, le procès ouvert en mars 2015 a été suspendu jusqu’à ce jour à la « suite du refus du tribunal et du directeur de prison d’autoriser la couverture médiatique des audiences ».

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Christopher Ngoy Mutamba dans sa cellule de prison (Archives)

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