Prison centrale de Makala : l’Acaj dénonce le déni des soins médicaux à Diomi Ndongala

Jeudi 20 Novembre 2014 - 16:00

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Pour cette ONG, le gouvernement congolais empêche le président de la Démocratie chrétienne (DC) emprisonné à se faire soigner, malgré la dégradation progressive et continuelle de son état de santé.

Dans une réaction du 19 novembre, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj) a exprimé sa profonde préoccupation du « refus du gouvernement congolais à prendre des mesures nécessaires pour permettre à Eugène Diomi Ndongala d’accéder aux soins que requiert son état de santé ». Cette ONG dit déplorer énormément l’attitude du gouvernement dans ce cas.

Pour l’association, en effet, cette position du gouvernement traduirait une volonté de ne pas respecter les droits fondamentaux garantis aux personnes en détention.

L’ONG souligne, en effet, que ses membres qui ont récemment rendu visite au président de la DC et porte-parole de la majorité présidentielle populaire à la prison de Makala l’ont trouvé très affaibli, épuisé et incapable de parler normalement, ni de bouger. « Le gouvernement congolais doit exécuter de bonne foi les mesures urgentes lui notifiées par le Comité des droits de l’Homme en faveur de M. Eugène Diomi Ndongala. Car la RDC a reconnu l’autorité de ses décisions en ratifiant le Pacte international relatif aux droits civils et politiques ainsi que son Premier protocole facultatif », à soutenu le chargé de protection à l’Acaj, Me Didier Kalemba.

Dans son plaidoyer, l’Acaj rappelle le gouvernement qu’au terme du principe 24 de l’ensemble des principes des Nations unies pour la protection des personnes soumises à une forme quelconque de détention ou d’emprisonnement, les États ont l’obligation de leur faire bénéficier des soins et traitements médicaux chaque fois que le besoin s’en fera sentir. Et à l’Acaj d’insister que l’article 18, alinéa 5 de la Constitution prescrit que « tout détenu doit bénéficier d’un traitement qui préserve sa vie, sa santé physique et mentale ainsi que sa dignité ».

Il est souligné que le 8 octobre, le Comité des droits de l’Homme des Nations unies a demandé au gouvernement congolais de prendre des mesures urgentes pour fournir une assistance médicale appropriée à Eugène Diomi Ndongala et prévenir tout préjudice irréparable. Par ailleurs, le 31 octobre, Eugène Diomi Ndongala a, lui-même, adressé une lettre au Premier ministre et chef du gouvernement dans laquelle il lui a demandé que lesdites mesures soient rapidement prises car son état de santé était en train de se dégrader du jour au jour. Il l’y a aussi informé qu’à la suite de l’AVC qu’il avait connu en décembre 2013, il lui faut en urgence certains examens dont le scanner cérébral, le scanner cervical, une radio de l’épaule droite ainsi que des examens complets biomédicaux et de toxicologie. Alors qu’il lui fallait aussi une hospitalisation suivie d’au moins douze séances de kinésithérapie lui prescrits il y a plus de dix mois, mais qu’il n’a jamais passés à cause des restrictions qui lui sont illégalement imposées.

L’Acaj a relevé que plus de deux semaines après, aucune disposition concrète n’est prise à la prison de Makala afin de lui permettre d’accéder aux soins requis. La direction de cette institution carcérale dirait n’avoir toujours pas reçu des instructions y afférentes.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

1: Diomi Ndongala, aux-urgences de la Clinique Ngaliema d'où il a été repris pour la prison 2: Diomi Ndongala, dans son lit de malade à N'djili, avant son incarcération