Processus de paix : soixante-sept ex-combattants M23 et leurs dépendants rapatriés en RDC

Mardi 26 Février 2019 - 19:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Les ex-combattants se sont présentés, le 26 février, aux Forces armées de la République démocratique du Congo (Fardc) et rapatriés vers Goma par le truchement du Mécanisme conjoint de la Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL).

Une ambiance toute particulière a régné mardi à l’aéroport de Goma (Nord-Kivu) suite à l’arrivée, par un avion militaire des Nations unies, de soixante-sept ex-combattants du Mouvement du 23 mars (M23) et de leurs dépendants. Arborant des T-shirts blancs aux couleurs de la RDC, la mine renfrognée et terrassée par des années de rébellion, ils pouvaient pousser un ouf de soulagement en regagnant le sol de leurs ancêtres. Plusieurs ont déclaré, à leur descente d’avion, être fatigués de la vie de réfugiés menée dans les camps en Ouganda.

Le commandant de la 34e région militaire, les délégués du Mécanisme national de suivi de l’Accord-cadre ainsi que les représentants des organisations régionales telles que la Communauté de développement d'Afrique australe, la Cirgl, l’Union africaine et l’ONU étaient au bas de la passerelle pour accueillir ces ex-combattants du M23 qui, volontairement, ont pris l’option de ranger leurs armes. Un dénouement qui est la conséquence de la septième réunion de haut niveau des chefs d'État et de gouvernement signataires de l’Accord-cadre d'Addis-Abeba, en octobre 2017 à Brazzaville. Le Mécanisme conjoint de la Cirgl avait, conformément aux recommandations issues de ces assises, diligenté une mission de deux semaines en Ouganda et au Rwanda pour recenser les ex-M23 et leurs dépendants favorables au retour au pays.

Un rapatriement volontaire

Il est cependant à noter que beaucoup ont refusé l’offre de rapatriement, s’entendant dire que les opérations de recensement et de recrutement des candidats au rapatriement visaient particulièrement les déserteurs et autres indisciplinés radiés au sein du M23 installés dans les camps des réfugiés autres que les lieux de cantonnement officiel tels que Bihanga, en Ouganda, et Kibungo, au Rwanda.

Aujourd’hui, les ex-combattants M23 réfractaires au rapatriement se sont ravisés et ont saisi la première opportunité leur offerte de rentrer au pays tout en saluant l’initiative du gouvernement congolais visant à les sensibiliser, via ses émissaires envoyés en Ouganda, à l’importance de regagner le pays. « Nous avons décidé volontairement de revenir au pays. Nous trouvons que le pays est en paix. Et nous avons constaté que ceux qui sont venus avant nous vivent mieux, contrairement à ce qui se disait qu’ils étaient maltraités », a témoigné l’un d’eux.

Au niveau du Mécanisme national de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, l’on soutient que ce rapatriement est une réponse à l’appel à la réconciliation nationale et au retour de tous les exilés au pays pour le reconstruire ensemble, lancé par le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, dans son discours d’investiture. « (…) Les ex-M23 que vous voyez ici ont répondu à l’appel du président de la République. Donc, nous mettons quiconque au défi que ces ex-M23 qui rentrent au pays l’ont été par la force. Non. Ils l’ont été de manière volontaire », a indiqué Patrick Mutombo Kambila, un conseilleur au Mécanisme national de suivi.

Appel aux groupes armés réfractaires  

L’occasion était donnée à la hiérarchie militaire des Fardc, représentée par le général de brigade Ndaywel Christian, chef de la délégation qui a procédé au rapatriement de ces ex-M23, d’exhorter les autres groupes armés réfractaires au processus de paix, à s’inscrire dans la dynamique ainsi enclenchée pour l’intérêt de la République et de sa population. « L’ordre républicain règne et l’ordre républicain régnera.  Ceux qui sont encore dans ce genre d’aventures doivent arrêter sinon ils subiront la rigueur et toute la force que les Fardc seront capables de déployer sur cette question », a-t-il lancé.

Enfin, il est à noter que ces ex-M23 et leurs dépendants rapatriés en RDC représentent moins de la moitié de ceux qui hésitent encore à retourner sur le territoire national. Pour rappel, ils étaient plus de mille combattants de la rébellion M23 à avoir traversé au Rwanda et en Ouganda après la débâcle de leur mouvement en 2012.

Alain Diasso

Notification: 

Non